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Berne veut réduire l'aide sociale aux ressortissants de pays tiers

Le Conseil fédéral veut réduire l'aide sociale pour les ressortissants de pays tiers. [Keystone - Christof Schuerpf]
Berne veut réduire l'aide sociale aux ressortissants de pays tiers / La Matinale / 2 min. / le 12 mai 2022
Le Conseil fédéral veut réduire l'aide sociale aux étrangers non membres de l'UE ou de l'AELE pendant trois ans après l'octroi de leur autorisation de séjour. Cette mesure vise à faire des économies et à inciter les personnes concernées à mieux s'intégrer sur le marché du travail.

Ce projet du Conseil fédéral concernerait les personnes qui ne sont pas passées par l'asile pour arriver en Suisse mais par exemple par le regroupement familial. Depuis la fin de la consultation début mai, ces modifications de la loi sur les étrangers et l'intégration suscitent de nombreuses critiques.

Le projet est discriminatoire et cynique, selon le Parti socialiste et les Verts. Les Vert'libéraux dénoncent eux des mesures en contradiction avec les principes de base de l'aide sociale.

Les femmes et les enfants seront les premiers touchés, s'inquiète l'Organisation suisse d'aide aux réfugiés (OSAR). On parle d'aides financières d'environ 1000 francs par mois pour une personne, 1500 pour deux et 1800 pour trois.

Vivre avec encore moins, c'est s'enfoncer encore plus dans la précarité, a expliqué jeudi dans La Matinale Eliane Engeler, porte-parole de l'OSAR: "On craint que les personnes concernées renoncent à une alimentation saine." Et d’ajouter que cette baisse réduira les possibilités de participer à la société et "cela aura un effet négatif sur le réseau personnel. Or, le réseau personnel est très important pour l’intégration, il n’y a que lui pour trouver un travail".

Des économies minimes

L'OSAR souligne également que le potentiel d'économie serait minime, de l'ordre de 3 millions de francs pour des dépenses annuelles de 2,8 milliards de francs d'aide sociale

Le Centre, le PLR et l'UDC soutiennent le projet. Mais l'UDC n'est pas complètement convaincue. "Quand on voit les chiffres qui sont en jeu, l'incidence du projet du Conseil fédéral n'est pas décisive mais cela met le doigt sur un des éléments moteurs de l'augmentation de la facture sociale, le regroupement familial. Cela fait des années que l'UDC relève une politique beaucoup trop laxiste", a expliqué le conseiller national valaisan Jean-Luc Addor.

La part d'aide sociale attribuée aux ressortissants des Etats tiers s'élève à 17%. L'élu UDC serait favorable à une réforme plus large pour assainir cette assurance.

Le Conseil fédéral publiera son rapport de consultation et son message au Parlement cet automne.

Camille Degott/lan

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