La Suisse promeut son initiative "Blue Peace" au Forum mondial de l'eau
Le 9e Forum mondial de l'eau se tient toute la semaine près de Dakar, au Sénégal, en vue de "sonner l'alerte" sur la "raréfaction des ressources hydriques" dans le monde. La Suisse y met en avant son expertise en matière d’hydro-diplomatie.
Le président sénégalais a souligné lundi, dans son discours d'ouverture, que le Forum mondial de l'eau se réunissait au Sénégal "alors que la raréfaction des ressources hydriques et la dégradation de l'environnement continuent de s'aggraver". Selon Macky Sall, citant un rapport l'ONU, "la situation n'est pas rassurante", notamment car "deux personnes sur cinq dans le monde vivent dans des régions où l'eau est rare".
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"Tout laisse croire que si rien n'est fait, la situation ira de mal en pis", a-t-il dit en assurant que ce 9e Forum mondial de l'eau était "l'occasion de sonner l'alerte sur la gravité de la situation".
Plusieurs chefs d'Etat étaient présents lundi à la Dakar Arena, à Diamniadio, dont le Congolais Denis Sassou Nguesso ou le Bissau-Guinéen Umaro Sissoco Embalo. Audrey Azoulay, la directrice générale de l'Unesco, partie prenante dans l'organisation du forum, assistait également à la cérémonie. L'empereur du Japon, Naruhito, s'est exprimé de son côté par visioconférence.
Ce forum, organisé pour la première fois en Afrique de l'Ouest, se déroule jusqu'au 26 mars avec pour thème "la sécurité de l'eau pour la paix et le développement".
"La gestion durable de la ressource en eau est un enjeu majeur du XXIe siècle", a rappelé récemment Audrey Azoulay. "Ce forum doit permettre de renforcer les actions multilatérales dans ce domaine. Mieux gérer l'eau, cela implique d'éduquer, de former et de sensibiliser. J'appelle à un engagement fort des Etats."
La Suisse, l'eau et la paix
Présente elle aussi à Dakar, la Suisse mise sur l'eau pour éviter les guerres entre les pays qu'elle relie. Son initiative "Blue Peace" est l'un des axes majeurs de la politique étrangère de la Confédération depuis cinq ans.
La délégation suisse compte mettre en avant son expertise en matière d'hydro-diplomatie. L'idée est de créer le dialogue entre des pays ayant des fleuves, des rivières ou des nappes phréatiques en commun.
Pour prévenir ces éventuels conflits, Berne investit environ 160 millions de francs suisses chaque année pour renforcer l'accès à l'eau dans le monde.
Le potentiel des eaux souterraines
Ce forum se tient au moment où l'Unesco vient de publier un rapport mettant en exergue le potentiel des eaux souterraines susceptibles de générer des bénéfices sociaux, économiques et environnementaux, à condition qu'elles soient gérées de façon durable.
L'Unesco avertit dans ce rapport que les ressources en eaux souterraines "passent trop souvent inaperçues ou sont ignorées" et les réserves mondiales sont souvent mal gérées, sous-évaluées et exposées à des risques de pollution.
Le dernier Forum mondial de l'eau s'était tenu à Brasilia, au Brésil, en mars 2018.
oang avec afp et Benoît Almeras
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L'exemple d'une entreprise suisse au Sénégal
Parmi les enjeux du sommet de Dakar figure l'accès des Africains à l'eau potable, alors que les infrastructures d'assainissement manquent.
Au Sénégal, l'entreprise vaudoise Swiss Fresh Water équipe un réseau de kiosques avec des machines filtrantes fabriquées à Fribourg. L'objectif est de fournir une eau purifiée et abordable.
Avant distribution, le précieux liquide va être filtré en quatre temps, afin d'éliminer les traces de boues, les bactéries, les mauvaises odeurs, les résidus de métaux lourds et de médicaments.
Le litre de cette eau purifiée est vendu trois à quatre fois moins que l'eau en bouteille.
>> Ecouter le reportage du 12h30 à Keur Massar, en banlieue de Dakar: