Le Conseil fédéral veut lutter contre la violence domestique

Le thème fait écho à Berne, comme dans la société. En 2020, plus de 46'000 infractions de violence ont été enregistrées en Suisse. Et plus de 20'000 ont été commises dans la sphère domestique.

Une personne meurt toutes les deux semaines des suites d'une telle violence. L'an passé, 26 féminicides ont été à déplorer, selon l'organisation stopfemizid.ch.

>> Lire aussi : L'enlèvement d'une femme ravive la problématique de l'efficacité des mesures d'éloignement

S'adresser aux victimes

La conseillère aux Etats Marianne Maret qui a déposé l'une des motions croit en l'efficacité de la campagne de prévention. Pour l'élue du centre, il faut ramener le sujet dans l'espace public. "C'est aussi important que toute la population soit consciente que ça existe et que le nombre de victimes est plus élevé qu'on ne l'imagine. Cela peut se passer près de chez nous sans qu'on ne s'en aperçoive."

Mais le but d'une campagne est aussi de s'adresser aux victimes, qu'elle soient réelles ou potentielles. Selon Béatrice Cortellini, directrice de l'association "aide aux victimes de violences en couple", les abus ne sont parfois pas détectés même par les personnes qui les subissent.

"On a souvent la représentation de la 'femme battue'. Si on n'est pas femme ou qu'on n'est pas battue, on ne peut pas forcément identifier ce qu'on subit comme étant de la violence en couple", explique-t-elle.

>> Lire aussi : Karin Keller-Sutter: "Chaque féminicide me touche et je cherche toujours à comprendre ce qui s'est passé"

Déclic pour l'auteur des faits

Les campagnes d'information peuvent également servir de déclic pour l'auteur des violences. "On peut tout à fait ne pas identifier que ce qu'on fait vivre à l'autre est de la violence", poursuit la directrice de l'association. "Là aussi ces campagnes de sensibilisation peuvent permettre d'identifier que ce que je fais vivre à l'autre est déjà considéré comme de la violence".

L'objectif: réaliser qu'il y a un abus au début du cycle de la violence. Et ainsi, éviter une escalade jusqu'au drame.

>> Ecouter aussi le Grand débat :

AFP - Maurizio Gambarini

Juliette Jeannet/hkr