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Philippe Bauer: "Je n'ai pas envie que les médias soient à la solde des pouvoirs publics"

L'invité de La Matinale (vidéo) - Philippe Bauer, conseiller aux Etats PLR neuchâtelois
L'invité de La Matinale (vidéo) - Philippe Bauer, conseiller aux Etats PLR neuchâtelois / L'invité-e de La Matinale (en vidéo) / 11 min. / le 20 janvier 2022
La Suisse votera le 13 février prochain sur un paquet de mesures d'aide aux médias. Opposé au projet, le conseiller aux Etats PLR neuchâtelois Philippe Bauer craint une "perte d'indépendance" des rédactions si le texte passe la rampe.

"Ce combat me tient à coeur parce que j'aime les médias, je crois à leur liberté et je n'ai pas envie qu'ils deviennent des institutions à la solde des pouvoirs publics, comme on a malheureusement pu le voir dans certains pays", explique l'élu PLR jeudi dans La Matinale.

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S'il est accepté, le train de mesures en faveur des médias prévoit une hausse des aides de 151 millions de francs par an par rapport au régime actuel, notamment pour la distribution des journaux et magazines, et des aides directes pour les médias en ligne.

Transition numérique

Philippe Bauer se dit favorable aux aides indirects, comme la distribution postale. Il combat toutefois fermement le soutien aux médias en ligne. "On va véritablement les financer avec l'argent du contribuable. Il y a une perte d'indépendance certaine", estime-t-il.

La mesure vise à favoriser la transition numérique. "Je ne crois pas que cela soit une tâche publique d'investir dans cette activité", tranche le sénateur libéral. Selon lui, le développement numérique est "légitime", mais les médias ont déjà connu de nombreuses évolutions. "Ils n'ont certes peut-être plus le choix de faire cette transition, mais c'est le cas pour toutes les entreprises qui se développent", indique le Neuchâtelois.

Aides "paradoxales"

Une campagne publicitaire des opposants au projet dénonce des aides qui bénéficieront aux journaux appartenant à des grands groupes de presse. "Non aux milliards du contribuable pour les millionnaires zurichois des médias", peut-on lire sur ces affiches.

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Philippe Bauer se retrouve dans ce slogan. "Il est quand même paradoxal de se dire que nous allons soutenir des médias privés en main de groupes qui font des bénéfices et qui distribuent de l'argent à leurs actionnaires", lance-t-il.

Propos recueillis par David Berger

Adaptation web: Guillaume Martinez

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