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La pandémie met à mal la solidarité en Suisse, selon un sondage

Les inégalités entre riches et pauvres se sont accrues durant la pandémie, selon le sondage. [Keystone/AFP - Fabrice Coffrini]
La population suisse ressent une dégradation de la solidarité depuis 2019, selon un sondage / Le 12h30 / 1 min. / le 10 décembre 2021
La population a ressenti un recul de la solidarité au sein de la société durant la pandémie, mais Suisses et Suissesses ont parallèlement pu compter sur un esprit d'entraide renforcé dans leur entourage personnel. Ce sont les conclusions d'un sondage mandaté par la Chaîne du Bonheur et publié vendredi pour lancer la semaine de solidarité qui aura lieu du 12 au 17 décembre 2021.

A l'occasion de ses 75 ans, et pour lancer sa semaine de solidarité qui aura lieu du 12 au 17 décembre, la Chaîne du Bonheur a publié son premier baromètre de la solidarité.

Mené par l'institut Sotomo, celui-ci montre le creusement des inégalités et la hausse des tensions causés par la pandémie de Covid-19.

Une société moins solidaire

Au total, 38% des sondés observent une détérioration de la solidarité dans l'ensemble de la société. A l'inverse, 17% estiment qu'elle s'est améliorée, alors que 45% ne souhaitent pas donner leur avis.

La dégradation est surtout ressentie en Suisse alémanique et concerne 43% de sondés, soit près du double des Romands.

Des différences apparaissent également entre les générations. Les jeunes qui ont été moins touchés par la maladie, mais davantage affectés par les mesures contre le Covid-19, affichent un plus grand pessimisme que les retraités.

Ces derniers ne sont en effet que 29% à penser que la solidarité s'est dégradée, contre 40% pour les catégories plus jeunes.

La solidarité se maintient autour de soi

Malgré ce constat morose, les personnes sondées ressentent généralement une amélioration de l'esprit d'entraide au sein de leur entourage.

Un constat qui concerne près d'un tiers des participants, tandis que 13% pensent que la situation s'est péjorée. Quarante-deux pour cent ne donnent pas leur avis.

Les plus de 65 ans, qui ont le plus bénéficié du soutien de leurs proches, juge la solidarité dans leur entourage meilleure qu'avant la pandémie.

Aide de l'Etat réclamée

Concernant les personnes en détresse, un cinquième des participants et participantes réclame davantage d'engagement de la part de proches, ainsi qu'une plus grande participation des organisations d'utilité publique.

En outre, plus de 40% souhaitent plus d'investissement de l'Etat social, alors qu'une proportion similaire estime qu'il revient à chacun et chacune de manière individuelle d'aider les démunis.

Environnement et animaux

Le sondage s'est également intéressé aux différentes causes qui animent la population. La faune et la flore ressortent en tête des préoccupations, devant le soutien aux droits humains et aux réfugiés.

Ce dernier groupe est d'ailleurs marqué par une forte polarisation entre les personnes qui se positionnent à gauche sur l'échiquier politique et celles de sensibilité bourgeoise conservatrice.

En revanche, à gauche, comme à droite, l'aide aux oeuvres religieuses figure au bas des préoccupations.

Inégalités entre riches et pauvres

La pandémie a creusé les inégalités entre riches et pauvres. Au total, 17% des personnes interrogées disent avoir moins de moyens qu’avant la crise liée au Covid-19, tandis que 10% indiquent en avoir davantage.

Cela concerne surtout les participants avec un salaire mensuel inférieur à 6000 francs, qui ont vu leur revenu diminuer. Ceux disposant de plus de 10'000 disposent généralement d'une situation plus confortable.

Mathieu Henderson et Tybalt Félix

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Méthode

Le sondage a été mené sur internet par l'institut Sotomo pour le compte de la Chaîne du Bonheur, entre le 15 et le 30 septembre 2021, auprès de 3000 personnes dans toute la Suisse.

"Ensemble, tout est possible!", avec la RTS

En résonance avec les 75 ans de la Chaîne du Bonheur, la RTS propose Tout est possible!, une opération de solidarité organisée dans tous les cantons romands, du 11 au 17 décembre prochain.

Mené par Tania Chytil, Jonas Schneiter et Philippe Martin, ce programme met en relation des associations à but non lucratif qui ont besoin d’aide ou de compétences précises, avec celles et ceux qui disposent de savoir-faire ou d’outils compatibles.

Au fil de cette semaine de solidarité, nous pourrons toutes et tous relever nos manches, participer à la réalisation de 55 projets, déployés dans chacun des cantons romands. La RTS et les RRR seront le trait d’union entre la demande d’aide des uns et les propositions des autres. Ensemble, elles rendront compte de l’évolution des projets - au fur et à mesure de leur développement, passeront des annonces pour trouver du matériel, des compétences, des moyens de transport, des forces vives, tout ce qui permettra à ces projets de prendre forme. Pour s’impliquer, un seul numéro de téléphone : 0800 800 220 et toutestpossible.ch.

>> L'opération est à suivre du samedi au vendredi de 8h30 à 18h, sur RTS-La Première, RTS 2 et Play RTS, en complicité avec toutes les Radios Régionales Romandes (RRR).