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La Suisse se prépare à l'arrivée de la peste porcine africaine

La Confédération se prépare à l'arrivée de la peste porcine africaine en Suisse, dévastatrice pour les porcs et les sangliers. [Keystone - Anthony Anex]
La Suisse se prépare face à la peste porcine / La Matinale / 1 min. / le 4 novembre 2021
La Confédération se prépare à l'arrivée de la peste porcine africaine en Suisse, dévastatrice pour les porcs et les sangliers, mais sans danger pour l'être humain. Un exercice de simulation synchronisée de crise a lieu dans tout le pays.

"La question n'est pas de savoir si cela arrivera, mais quand cela arrivera", a récemment alerté Hans Wyss, directeur de l'Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV). Actuellement, la peste porcine africaine (PPA) représente une des plus grandes menaces pour la faune en Suisse.

"Depuis trois ans, c'est une réelle inquiétude", confirme le vétérinaire cantonal fribourgeois Grégoire Seitert jeudi dans La Matinale. "On a des foyers en Pologne, qui sont descendus en Allemagne. Pour nous, c'est une menace sérieuse d'attraper la peste porcine via des importations de produits d'origine animale ou via des sangliers", indique-t-il.

>> Les explications de Grégoire Seitert dans La Matinale :

Grégoire Seitert, vétérinaire cantonal fribourgeois, lors de la simulation de peste porcine dans la forêt de Galm. [Keystone - Anthony Anex]Keystone - Anthony Anex
Exercice de préparation à la peste porcine: l'interview de Grégoire Seitert / La Matinale / 1 min. / le 4 novembre 2021

L'apparition de la PPA en Suisse serait une urgence qui mettrait à forte contribution tous les services vétérinaires cantonaux, poursuit l'OSAV. Pour y faire face, un exercice de simulation de crise se déroule du 2 au 4 novembre, avec la propagation fictive de la peste porcine africaine dans plusieurs exploitations porcines ainsi que dans des zones forestières de tout le pays.

"Tout ce travail est assez pénible. Quand ils sont malades, les animaux se cachent, ils peuvent être n'importe où dans un rayon de plusieurs hectares", explique Markus Vogelsanger, vétérinaire du canton de Berne. "Le virus est très résistant. Si par exemple des gens laissent traîner dans la nature des déchets de viande séchée contaminée venant de Pologne, un sanglier peut les manger et être contaminé. C'est le plus gros risque. Et une fois infectées, plus de 90% des bêtes sont condamnées", précise-t-il.

Une crise que seule une réaction rapide pourrait arrêter. D'où cette simulation synchronisée dans tout le pays.

Le but de cet exercice est de tester l'efficacité de réponse à la crise et la coopération entre les autorités fédérales, les services vétérinaires cantonaux, la branche porcine et l'Office alimentaire et vétérinaire du Liechtenstein. Sans oublier les capacités organisationnelles et numériques, comme les nouveaux outils numériques servant au traitement des données.

Sans danger pour l'humain

Un quart des porcs dans le monde pourrait mourir de la PPA, selon l'Organisation mondiale de la santé animale. Cette maladie virale hautement contagieuse, sans danger pour l'être humain, est presque toujours mortelle pour les porcs et les sangliers qui en sont infectés.

La maladie est depuis longtemps répandue dans certains pays africains ainsi qu'en Sardaigne. Elle a touché la Géorgie en 2007 puis s'est propagée en Russie et à l'est de l’Europe. Récemment, des cas de peste porcine africaine sont apparus en Allemagne.

En août 2021, le nombre de foyers de contamination chez les porcs domestiques a atteint un niveau très élevé en Europe, c'est pourquoi le risque d’introduction de la PPA est élevé pour la Suisse, écrit encore l'OSAV. Le virus de la PPA est très résistant et peut survivre très longtemps dans l'environnement, en particulier dans le sang, les produits à base de viande et les carcasses d'animaux.

kkub avec ats

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