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Référendum lancé contre le "consentement présumé" face au don d'organes

Un rein est transporté dans une glacière lors d'une transplantation d'organe dans un bloc opératoire au CHUV. [Keystone - Leandre Duggan]
Référendum lancé contre le "consentement présumé" face au don d'organes / La Matinale / 1 min. / le 15 octobre 2021
Le peuple suisse pourrait se prononcer en votation sur les changements prévus autour du don d'organes. Un référendum a été lancé jeudi contre la loi adoptée le mois dernier par le Parlement.

Cette révision prévoit le passage au "consentement présumé": toute personne qui ne s'est pas opposée de son vivant à un don d'organes serait donneuse potentielle.

>> Lire : Le principe du consentement présumé en matière de don d'organes adopté au Parlement

A l'origine du référendum, un petit comité issu de la société civile alémanique. Deux personnes issues du monde médical ont initié ce combat: un médecin zurichois et une responsable de maison de naissance à Berne. Seul relais politique à ce stade: une conseillère nationale du Parti évangélique.

Maintien du système actuel

Ce petit groupe souhaite le maintien du système actuel, soit un consentement explicite pour le don d'organes. Selon eux, il n'est pas réaliste que toutes les personnes soient en mesure de donner un avis éclairé de leur vivant.

"On sera automatiquement donneur d'organe, à part si on a dit de son vivant qu'on ne voulait pas l'être. C'est une situation difficile", estime la sage-femme bernoise Susanne Klaus, à l'origine du référendum. A ses yeux, beaucoup de gens ne vont pas le comprendre, ne pas le savoir ou ne pas souhaiter s'en préoccuper. "Nous pensons qu'un tel changement fondamental dans le droit des patientes et patients nécessite une grande et large discussion au sein de la population", fait valoir la référendaire.

Quant à la consultation de la famille en cas de doute, toujours prévue, les opposants estiment qu'il s'agit là d'une pression indirecte de plus sur les proches du défunt.

1400 personnes en attente

La loi adoptée par le Parlement fait suite à une initiative. Le consentement présumé, déjà en vigueur en France ou en Italie, pourrait augmenter le nombre de donneurs. Près de 1400 personnes en Suisse attendent aujourd'hui une transplantation.

>> Lire aussi : Les listes d'attente pour obtenir une transplantation d'organe s'allongent

Sur cette question éthique et sociétale, le peuple pourrait avoir le dernier mot dans les urnes. Pour autant que les référendaires, encore peu organisés, récoltent les signatures nécessaires.

Julien Bangerter/kkub

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