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Les Suisses craignent toujours plus pour leurs revenus à la retraite

Les Suisses craignent toujours plus pour leurs revenus à la retraite. [Keystone - Christian Beutler]
Les Suisses craignent toujours plus pour leurs revenus à la retraite / Le Journal horaire / 33 sec. / le 24 août 2021
La pandémie de Covid-19, qui dure depuis plus d'un an et demi, sape le moral des Suisses par rapport au système de prévoyance. Selon un sondage publié mardi, 37% craignent une baisse drastique de leur niveau de vie à la retraite, notamment les femmes, les indépendants et les ménages à revenus modestes.

Selon l'assureur Groupe Mutuel, qui a réalisé l'enquête avec le journal Le Temps, la confiance est particulièrement ébranlée dans le 1er pilier, l'AVS, considéré comme plus fragile que les deux autres.

A la question de savoir si le niveau de vie pourra être maintenu ou non à la retraite, 38% des femmes et 24% des hommes pensent qu'il sera réduit; 38% des ménages à bas revenu craignent une baisse. Seuls 20% des foyers à revenus supérieurs ou aisés partagent cette crainte. Et 57% des sondés estiment que le niveau de vie des jeunes générations sera globalement inférieur.

Parmi les indépendants, 65% sont d'avis qu'ils ne seront pas bien couverts à la retraite. En 2020, ils étaient 60% à l'appréhender. C'est pourquoi plus de 70% d'entre eux sont favorables à ce que le 2e pilier devienne obligatoire pour les indépendants.

La perte de confiance est générale, alors que le système de prévoyance suisse, avec ses trois piliers, a économiquement plutôt bien résisté à la crise sanitaire. Dans le 2e pilier par exemple, le taux de couverture des caisses de pension est jugé très bon, écrit le Groupe Mutuel.

"Vol des rentes"

Avec la baisse du taux de conversion, 65% des personnes estiment que l'on assiste à un vol des rentes. Ils sont même 73% en Suisse romande à le penser, contre 61% en Suisse alémanique. A cela s'ajoute la crainte d'une hausse de l'inflation: 62% estiment que l'inflation sera très importante ou assez importante dans les cinq à dix années à venir.

En ce qui concerne la réforme de la prévoyance vieillesse, une courte majorité est favorable à un taux de cotisation identique pour toutes les classes d'âge. La baisse du taux de conversion et l'augmentation de l'âge de la retraite sont en revanche mal accueillies.

Plus de la moitié (53%) de l'électorat de droite estime qu'il incombe à chaque individu de financer une retraite décente, puis l'Etat et enfin l'employeur. A gauche, ils ne sont qu'un tiers (34%) à penser ainsi. Finalement, 64% des sondés affirment investir dans un 3e pilier ou une autre forme d'épargne, contre 61% l'année précédente.

Pour ce sondage, l'institut MIS Trend a interrogé 1224 personnes dans toute la Suisse du 17 au 25 juin.

ats/ebz

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Rémunération du 2e pilier à 1% au minimum en 2022

Les avoirs du 2e pilier devraient être rémunérés au minimum à 1% l'année prochaine. La commission fédérale de la prévoyance professionnelle recommande au Conseil fédéral de maintenir le taux d'intérêt minimal au niveau actuel. Le gouvernement prendra sa décision cet automne.

La commission LPP s'est prononcée sur plusieurs variantes avant de s'arrêter, à une nette majorité, sur un taux de 1%, a-t-elle indiqué mardi. Les autres propositions s'échelonnaient entre 0,25% et 1,25%. L'évolution des obligations de la Confédération ainsi que celle des actions, des obligations et de l’immobilier ont été déterminantes.

Rémunération minimale

Le taux détermine l’intérêt minimal auquel doivent être rémunérés les avoirs de vieillesse relevant du régime obligatoire de la prévoyance professionnelle. Pour le reste, les instituts de prévoyance sont libres d'accorder une couverture ou non et de fixer une autre rémunération.

Le taux d'intérêt minimal de la LPP est fixé à 1% depuis 2017. Pour 2019 et pour 2021, la commission avait proposé de l'abaisser à 0,75%, mais le Conseil fédéral ne l'avait pas suivi.