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Tests pilotes à Payerne pour se débarrasser du chlorothalonil dans l'eau potable

Un procédé à base de charbon actif en test dans la région de Payerne pour éliminer le chlorothalonil de l'eau potable
Un procédé à base de charbon actif en test dans la région de Payerne pour éliminer le chlorothalonil de l'eau potable / 19h30 / 2 min. / le 18 août 2021
Depuis deux ans, les métabolites du chlorothalonil contaminent les eaux souterraines du Plateau suisse, et l'eau potable de certaines communes dépassent le seuil imposé par la Confédération. Des tests pilotes sont en cours à Payerne (VD) pour trouver une solution face à ce pesticide.

Comment éliminer le chlorothalonil de l'eau potable? La ville de Payerne teste depuis 6 mois un procédé avec du charbon actif au puits de la Vernaz à Corcelles-près-Payerne (VD).

L'eau passe à travers des tubes contenant du charbon qui captent les micropolluants: elle en ressort totalement filtrée.

Mais "la capacité de ces charbons est limitée. On veut essayer d'innover et de trouver une configuration de ces filtres au charbon actif qui permettent d'augmenter leur durée de vie et ainsi de diminuer les coûts d'exploitation par la suite", a expliqué lundi dans le 19h30 Tony Merle, ingénieur chef de projet RWB.

Un seuil six fois supérieur

Cette solution sonne comme une lueur d'espoir dans la lutte contre le chlorothalonil, ce fongicide utilisé dans l'agriculture jusqu'en 2020 et considéré comme potentiellement cancérigène. L'eau de nombreuses communes du pays en est polluée, comme à Payerne, où le seuil est six fois supérieur à la norme tolérée par la Confédération.

Si d'autres techniques de filtrage existent, elles seraient énergivores ou inadaptées au Plateau suisse. Mais pérenniser un traitement au charbon ne serait pas sans coût pour le consommateur, a relevé Frédéric Monney, chef du Service des infrastructures et de la mobilité de la Ville de Payerne: "On a fait des évaluations pour savoir si le prix de l'eau allait doubler, ce qui n'est pas le cas. On est sur une évaluation qui peut tourner autour des 30 centimes par rapport au mètre cube d'eau."

Un délai de deux ans

Les cantons de Vaud et Fribourg ont donné deux ans aux distributeurs d'eau pour se mettre aux normes. Mais ce délai est prématuré, selon Cédric Péclard, député fribourgeois dans le groupe Vert Centre Gauche: "Il faut d'abord savoir si c'est dangereux pour la santé ou pas. Je pense qu'il faut faire des investigations beaucoup plus poussées sur le sujet avant de commencer à faire un branle-bas de combat pour traiter toutes ces eaux."

Le canton de Fribourg effectue deux prélèvements par an dans 46 lieux depuis 2020. Un plan d'action pour réduire les risques liés aux produits phytosanitaires a été adopté au mois de juin.

>> Lire : Fribourg s'attaque aux produits phytosanitaires à tous les niveaux

Clémence Vonlanthen/lan

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