Des parcours consacrés à la convergence des luttes

"Nous vivons aujourd'hui une remobilisation sociale vraiment intense et ce qui semble nouveau c'est que les convergences s'affichent comme des exigences de la part des militants et militantes eux et elles-mêmes et plus des mouvements politiques." Au fond, de quoi parle-t-on vraiment lorsqu'on parle de convergence des luttes? Ou d'intersectionnalité?

Eléonore Lépinard, sociologue et professeure associée en études genre à l'Université de Lausanne apporte son éclairage sur ces questions.

"Les inégalités, elles n'existent pas qu'à l'extérieur des frontières suisses mais également dans notre pays. Qu'il y ait des inégalités sociales, ce n'est pas cohérent, qu'il y ait des inégalités entre les hommes et les femmes, ce n'est pas cohérent, et donc militer contre ces inégalités c'est participer à donner du sens à la société."

A 13 ans, Meriam Mastour fondait sa première association à l'école. 15 ans plus tard, elle se bat pour l'égalité des genres et contre les discriminations islamophobes.

"Mes envies de combats c'est vraiment dans l'optique que chacun, quelles que soient les difficultés qu'il peut avoir dans sa vie, que ça soit physique, que ça soit au niveau de la précarité, ait le droit d'avoir une place dans la société, que chacun puisse avoir le droit d'exister." "Assistante sociale 24 heures sur 24 heures", comme disent ses amis, Maud Theler se bat au quotidien contre le validisme - les discriminations envers les personnes en situation de handicap - ainsi que contre la précarité.

"J'avais 11 ans, je rentrais de l'école en passant par la gare d'Yverdon et un homme m'a craché dessus en me traitant de "sale noire". Et c'est là que j'ai réalisé pour la première fois que ma couleur de peau pouvait être un obstacle." Militante queer et engagée dans la lutte contre le racisme, Eve Marie Perrin utilise aujourd'hui le médium de la photographie pour donner vie à son combat.

"Pour moi les animaux, la nature ont un droit d'exister intrinsèque qui est indépendant de toute considération matérielle. Mais malgré tout, si on détruit notre environnement et tout ce qui constitue les écosystèmes, on ne survivra pas sur cette planète."

Après une formation d'agriculteur, qui chamboule sa vision du métier et son rapport aux animaux, Jean-Marc Charrière devient travailleur social. Il décide alors de s'engager pour la défense des "être vulnérables" en défendant les droits des animaux et des enfants.

"Pouvoir se reconnecter à la nature, ça apporte une solidité, une forme de fiabilité aussi, pour retrouver ce qui nous fait du bien et où est-ce qu'on veut continuer à trouver de la joie pour se lever le matin, parce que c'est ça aussi qui compte, finalement." Sarah Koller a grandi au contact de la nature. L'état et le futur sombre de l'environnement ont pu la mettre dans de grandes souffrances par le passé. Elle a aujourd'hui trouvé un équilibre en s'engageant pour l'écologie et pour la santé mentale via ses recherches en écopsychologie et ses projets musicaux.