Le tourisme d’achat a repris de plus belle après la pause pandémique
Cette relance spectaculaire du tourisme d'achat est démontrée par le monitorage hebdomadaire de chercheurs de l’Université de Lausanne et de St-Gall.
Les commerçants des pays limitrophes s'en réjouissent, comme en Lombardie où les boucheries et autres magasins d’alimentation proches du Tessin dépendent parfois jusqu’à 95% de la clientèle provenant de Suisse. Chez eux, les volumes des ventes renouent avec ceux d’avant la pandémie.
"Les dépenses effectuées à l’étranger sont au même niveau que 2019 en Allemagne, en Italie et en France", a confirmé Rafael Lalive, professeur d’économie à l’Université de Lausanne, mercredi dans La Matinale de la RTS.
>> Précisions de Rafael Lalive dans La Matinale:
Le rôle aussi des vacances à l'étranger
"Mais c’est aussi nos vacances qui peuvent contribuer à cette augmentation", a encore souligné Rafael Lalive. "L’année passée (…) c’était très difficile de voyager à l’extérieur. On a de nouveau une grande envie de voir la mer, ce qui fait que nos dépenses (…) sont dues non seulement au tourisme d’achat mais aussi pour de vraies vacances".
Il s'agit donc d'un phénomène de rattrapage. L’économiste souligne aussi que le prix n’est pas le seul facteur déterminant. Il est aussi question de choix et chaque franc dépensé à l'étranger n’échappe pas automatiquement aux détaillants suisses.
Appel à la solidarité avec les commerçants suisses
Ce réflexe retrouvé des consommateurs suisses désole la faitière des détaillants, Swiss Retail.
Sa présidente, la conseillère nationale Christa Markwalder, le regrette et souligne l'importance de défendre les magasins suisses, leurs postes de travail et leurs places d'apprentissage. "Nous étions là pour nos clients durant la crise", a-t-elle rappelé, (…) et j’espère que maintenant ils vont aussi se montrer solidaires et pas toujours faire leurs achats à l’étranger".
>> L'interview de Christa Markwalder dans La Matinale:
Nicole della Pietra/oang