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La campagne en faveur du mariage pour tous démarre officiellement en Suisse

"Oui, je le veux". Environ 400 personnes ont lancé samedi après-midi dans le cadre de la Geneva Pride la campagne en faveur du "Mariage pour tous". [KEYSTONE - MARTIAL TREZZINI]
La campagne en faveur du mariage pour tous démarre officiellement en Suisse / Le Journal horaire / 24 sec. / le 26 juin 2021
La campagne en faveur du "Mariage pour tous" démarre sur le terrain. Les partisans organisent ce week-end des actions, événements, concerts et discours dans 23 communes, de Genève à St-Gall en passant par Bienne ou Zurich. Le peuple est appelé aux urnes le 26 septembre.

Les Suisses auront la possibilité de faire un pas important vers plus d'égalité, une meilleure acceptation et une plus grande protection des familles et des enfants, écrit le comité des partisans de la loi. Les couples de même sexe doivent avoir à l'avenir les mêmes droits que les couples hétérosexuels.

Large soutien politique

Le programme, qui sera lancé dès samedi soir dans le cadre de la Geneva Pride (lire encadré), prévoit diverses actions arc-en-ciel, des discours et de la musique dans toutes les régions de Suisse dimanche. Le projet de loi attaqué en référendum bénéficie d'une mobilisation massive de bénévoles et d'un large soutien politique. Mais la campagne de votation s'annonce comme un défi.

>> Lire aussi : La Geneva Pride revient fin juin pour faire entendre ses revendications

La révision de loi a été adoptée en décembre dernier au Parlement. En début de semaine, la conseillère fédérale Karin Keller-Sutter a plaidé en faveur du Mariage pour tous. Depuis 2007, les couples homosexuels peuvent conclure des partenariats enregistrés. Ils n'ont toutefois pas accès au mariage.

>> Lire aussi : Karin Keller-Sutter défend le mariage pour tous avant le vote du 26 septembre

Garde-fous prévus par la loi

La future loi éliminera plusieurs inégalités entre couples gays et hétéros en matière de don de sperme, d'adoption et de naturalisation facilitée. Deux papas ou deux mamans pourront par exemple adopter conjointement un enfant. La loi prévoit des garde-fous: le don de sperme anonyme reste interdit, tout comme le don d'ovules et la gestation pour autrui.

Un comité interpartis, composé principalement de représentants de l'UDF et de l'UDC, s'y oppose. Pour eux, ces modifications auraient dû à tout le moins figurer dans la Constitution. Le don de sperme pour les couples de femmes est selon eux "juridiquement et moralement discutable". Le bien-être de l'enfant est négligé.

ats/fgn

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Quatre cents personnes rassemblées à Genève

Greta Gratos (à g.), figure de la vie culturelle et des nuits genevoises, Nathalie Fontanet (au centre), conseillère d'Etat en charge des finances et des ressources humaines et Théodora posent lors de la Geneva Pride. [KEYSTONE - MARTIAL TREZZINI]
Greta Gratos (à g.), figure de la vie culturelle et des nuits genevoises, Nathalie Fontanet (au centre), conseillère d'Etat en charge des finances et des ressources humaines et Théodora posent lors de la Geneva Pride. [KEYSTONE - MARTIAL TREZZINI]

"Oui, je le veux". Environ 400 personnes ont lancé samedi après-midi dans le cadre de la Geneva Pride la campagne en faveur du "Mariage pour tous".

"Nous voulons un mariage égalitaire", affichait une banderole samedi après-midi sur la Place des Nations à Genève. En chansons, en dansant, en applaudissant et accompagnés parfois au son des klaxons, les militants LGBTIQ+ ont exprimé leurs revendications.

En cas d'approbation le 26 septembre, la nouvelle loi constituera une "étape importante", a relevé de son côté la conseillère d'Etat Nathalie Fontanet. Une fois n'est pas coutume, elle souhaite que le gouvernement genevois fasse campagne activement sur un objet fédéral.

Et de dénoncer les discriminations dont sont encore victimes les couples homosexuels sur la naturalisation ou l'adoption conjointe. "Le mariage pour tous aura un réel impact pour ces familles et ces enfants", a insisté Nathalie Fontanet. Elle-même a déposé un projet de loi cantonal pour tenter de centraliser les droits face aux discriminations liées à l'identité de genre.

Campagne "éprouvante"

De son côté, le conseiller administratif Alfonso Gomez a mis en garde les militants contre une campagne nationale qui s'annonce difficile pour eux. Celle-ci sera "éprouvante" dans les prochains mois pour les communautés LGBTIQ+, a-t-il affirmé.

Le rassemblement de samedi entrait dans un cadre plus large que cette seule campagne (lire ci-dessus). De la protection contre les licenciements abusifs dans l'entreprise à des toilettes non genrées en passant par une révision du droit pénal sur les infractions à caractère sexuel qui prendrait en considération l'absence de consentement comme facteur d'un viol, des dizaines de revendications sont portées par la Geneva Pride.

Une conférence sur le rôle des villes pour les droits des LGBTIQ+

Les villes ont une responsabilité dans la lutte contre les discriminations et pour les droits des personnes LGBTIQ+. Dans le sillage de la Geneva Pride, la Cité de Calvin organise mardi prochain une réunion en ligne sur cette question, avant une conférence internationale de mercredi à vendredi.

Les municipalités constituent la collectivité la plus proche des populations, fait remarquer la Ville de Genève. Or, celle-ci relève avoir participé au lancement d'un réseau international de lutte contre les discriminations des LGBTIQ+.

La réunion de mardi doit se pencher sur l'intérêt et la responsabilité des villes d'établir activement des politiques face au problème. Spécialistes des questions LGBTIQ+, représentants d'administrations locales ou de réseaux de villes doivent participer.