Les faits pour lesquels Jean-Luc Addor a été condamné remontent au 22 août 2014. Ce jour-là, une fusillade à la mosquée de Saint-Gall avait fait un mort. Quelques minutes après, l'élu fédéral avait écrit "On en redemande!" sur ses comptes Twitter et Facebook.
Condamné en 2017 par le tribunal d'arrondissement de Sion pour discrimination raciale à une peine pécuniaire de 60 jours-amende avec sursis, l'élu avait fait appel au tribunal cantonal, puis au tribunal fédéral. Les deux instances ont confirmé la condamnation en 2020.
"J'utilise tous les moyens légaux"
Jean-Luc Addor n'excluait alors pas de recourir à Strasbourg. Contacté par Keystone-ATS vendredi au terme du délai imparti, l'élu confirme saisir la CEDH: "Dans mon recours, j'invoque principalement la liberté d'expression. Je m'inspire aussi des considérants de l'arrêt Perinchek, dans lequel les juges de Strasbourg ont donné raison au politicien turc, estimant que sa liberté d'expression avait été violée, désavouant du même coup la Suisse." (ndlr. le politicien avait estimé que le génocide arménien de 1915 était "un mensonge international")
Le recours à Strasbourg d'un membre de l'UDC, parti à l'origine de l'initiative "Le droit suisse au lieu de juges étrangers", rejetée par le peuple en 2018, semble détonner. "Je suis avocat et mon devoir dans mon travail est d'utiliser les voies de droit à disposition. J'utilise tous les moyens légaux pour défendre ma liberté d'expression, c'est ma philosophie", souligne Jean-Luc Addor.
ats/ther