Vêtus de combinaisons de protection intégrale, de cagoules filtrant l'air et de visières, les scientifiques pénètrent par un sas à deux portes dans le laboratoire de biosécurité de niveau 3, situé au Centre de médecine translationnelle et d'entrepreneuriat de Berne (sitem-insel).
Des recherches y sont menées selon des règles de sécurité strictes sur des micro-organismes pathogènes hautement contagieux pour l'être humain – par exemple, le SARS-CoV-2.
Étude des réactions spécifiques
Dans le cadre du Programme national de recherche "Covid-19", les chercheurs et chercheuses de l'Université et de l'Hôpital de Berne, sous la direction d'Yvonne Döring, spécialiste des sciences biomédicales et responsable de l'étude, tentent de déchiffrer les réponses cellulaires spécifiques à une infection par le coronavirus.
"Les formes sévères de Covid-19 peuvent causer des dommages aux poumons", explique Yvonne Döring. "Mais nous savons que la maladie affecte également d'autres organes."
On ne sait toutefois pas encore suffisamment quelles cellules peuvent être infectées par le SARS-CoV-2 et comment cela affecte les conséquences à long terme d'une contamination, ajoute-t-elle.
Raison pour laquelle l'équipe de recherche s'intéresse de plus près aux cellules de la paroi des vaisseaux sanguins, de la barrière hémato-encéphalique et des muscles cardiaques.
Aucune chance de s'échapper
L'équipement de protection empêche les scientifiques travaillant dans le laboratoire de contracter la maladie. Mais comment s'assurer que le virus ne s'échappe pas du laboratoire? Le laboratoire de Berne est équipé de caméras et d'un système d'alarme. L'air évacué du laboratoire, où règne une pression négative, est filtré. Lorsque le personnel quitte le lieu, il désinfecte ses combinaisons de protection avant d'enfiler ses vêtements habituels.
Tous les déchets sont en outre décontaminés. Tout cela devrait garantir qu'aucun virus ne se retrouve en ville de Berne, un incident, selon les chercheurs, hautement improbable.
ats/vl