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Les femmes au cœur de toutes les convoitises en vue des votations

Les conseillères fédérales Simonetta Sommaruga, Viola Amherd et Karin Keller-Sutter posent en faveur de la Loi sur le CO2 en compagnie de conseillères nationales de différents partis le 4 mai 2021. [Keystone - Alessandro della Valle]
Les campagnes politiques ciblent un public féminin / La Matinale / 1 min. / le 5 mai 2021
Les campagnes politiques pour les trois votations fédérales liées à l'environnement du 13 juin prochain battent leur plein. Les différents comités se mobilisent en particulier pour convaincre les futures votantes, car leur vote pourrait jouer un rôle sur l'issue des scrutins.

En septembre 2020, elles avaient déjà fait pencher la balance en réussissant à faire refuser par 51,9% la révision de la loi sur la chasse. De quoi inspirer les campagnes politiques de ces dernières semaines qui ont pris une connotation résolument féminine.

Parmi les mouvements en action pour mobiliser les Suissesses, on retrouve par exemple le "comité de femmes" en faveur de la loi CO2, ou encore "l'appel des femmes" contre les initiatives pesticides.

"On sait que désormais les femmes votent autant que les hommes dans les votations fédérales, donc leur voix va peser dans l'issue du scrutin", analyse Pascal Sciarini, professeur de science politique à l'Université de Genève. "Par ailleurs, on sait aussi que les femmes sont généralement plus sensibles que les hommes aux projets environnementaux et sont plus favorables à la protection de l'environnement. Leur vote pourrait faire la différence."

>> Relire notre article : Quand le vote des femmes a fait pencher la balance

"Ce qui a un impact, c'est la socialisation"

Pour les convaincre, chaque camp présente ses solutions comme les meilleures en faveur du climat. Au-delà des stratégies des partis, ce qui peut convaincre les femmes, c'est leur vécu.

"Ce qui a un impact, ce n'est pas tant de voir d'autres femmes vous dire comment voter, mais plutôt la socialisation qu'elles connaissent depuis leur plus tendre enfance", explique Eléonore Lépinard, professeure en études genre à l'Université de Lausanne.

"On leur dit qu'il faut prendre soin des autres. Il n'y a pas un gène de la douceur ou de l'écologie, mais il y a des expériences que font la plupart des femmes de façon très concrète du travail qui est nécessaire pour maintenir notre monde, le soutenir et le rendre vivable", développe la chercheuse.

L'approche progressiste des femmes en matière de politique climatique est confirmée par le premier sondage Tamedia datant de fin avril: les votantes sont pour l'instant plus favorables que les hommes aux textes liés à la protection de l'environnement (initiative "Pour une eau potable propre et une alimentation saine", initiative "Pour une Suisse libre de pesticides de synthèse" et la loi fédérale sur le CO2).

Camille Degott/jfe

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