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Marie-Claude Chappuis: "La culture pourrait redonner de l'espoir aux gens"

La cantatrice Marie-Claude Chappuis. [RTS]
L'invitée de La Matinale - Marie-Claude Chappuis, cantatrice / L'invité-e de La Matinale / 26 min. / le 2 avril 2021
Pour la chanteuse d'opéra fribourgeoise Marie-Claude Chappuis, il est temps que les salles de spectacle, fermées pour cause de Covid, puissent enfin rouvrir leurs portes. Invitée de la Matinale, elle insiste sur le fait que la culture est essentielle. "Il n'y a pas que la nourriture du corps qui compte".

"Il y a beaucoup de dates qui se sont envolées et de projets qui sont perdus. C’est beaucoup de souffrance non seulement pour les acteurs culturels, mais aussi pour les spectateurs. Il est grand temps de pouvoir revivre notre art dans la profondeur de l'échange avec le public."

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Pour Marie-Claude Chappuis, chanteuse lyrique suisse particulièrement connue pour ses performances dans les opéras baroques et la musique sacrée, Pâques est normalement une période très chargée. Mais cette année, comme en 2020 d'ailleurs, la pandémie mondiale a quelque peu chamboulé son programme, comme elle l'explique au micro de La Matinale ce vendredi.

Lenteur de la Suisse

Actuellement à Genève pour préparer son prochain spectacle, "Didon et Enée", normalement prévu au Grand Théâtre du 2 au 11 mai, Marie-Claude Chappuis déplore que la Suisse laisse encore planer le doute quant à une réouverture prochaine des salles de spectacle. De ne pas savoir si elle pourra chanter devant un public en mai prochain est très difficile à vivre.

"J'ai l'impression que l'on met tout, sans distinction, dans un même grand tiroir sur lequel on colle l'étiquette "culture". On le ferme à clé en attendant des jours meilleurs. Mais il faudrait, avec une forme de différenciation, rouvrir les salles, là où c'est possible. Avec des contingents et dans le respect des mesures de distanciation."

Essentiel

Pour elle, la Suisse pourrait jouer un rôle de pionnière à ce niveau-là. "A l’Opéra de Madrid, ou de Monaco par exemple, on continue à avoir des concerts avec une grande discipline. Les artistes se font tester plusieurs fois par semaine", indique-t-elle.

Tout en rappelant sa profonde reconnaissance envers le monde hospitalier mis sous pression par la crise, la cantatrice fribourgeoise insiste sur le fait que, selon elle, la culture devrait être considérée comme quelque chose d'essentiel. "On parle souvent de décrochage scolaire quand les écoles se ferment, mais là on vit un décrochage culturel. Parfois, j’ai peur que l'on retombe à un état de primate. Il n’y a pas que la nourriture du corps qui compte."

Selon elle, la culture a aussi quelque chose de salvateur. "La culture, l'art, le chant pourraient contribuer à redonner une lueur d’espoir dans cette époque très sombre."

Propos recueillis par Valérie Hauert

Texte web par Fabien Grenon

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