Au CHUV, l'effet de la vaccination commence à se faire sentir

Alors que le nombre de nouveaux cas de Covid-19 a doublé en peu de temps en Suisse, le nombre de décès et d'hospitalisations, lui, est plutôt stable. Ce qui a changé, c'est l'âge des patients, qui sont moins âgés que lors des deux premières vagues, sauf aux soins intensifs.

Depuis un peu plus d'une semaine, les hospitalisés âgés de 0 à 69 ans ont ainsi dépassé ceux âgés de 70 ans et plus, montre une statistique de l'OFSP.

"Dans les étages d'hospitalisation, on voit une nette diminution des patients de plus de 75 ans. C'est effectivement l'effet de la vaccination qui commence à se faire sentir", a confirmé le directeur général du CHUV Philippe Eckert dans le 19h30 de la RTS vendredi. Il insiste néanmoins sur la nécessité de continuer à respecter les mesures d'hygiène afin d'éviter une nouvelle hausse des hospitalisations.

>> Ecouter l'interview de Philippe Eckert dans le 19h30 vendredi:

Des fonds suffisants doivent être disponibles pour la recherche sur les cas de "Covid long". La commission de la santé publique du National a déposé une motion destinée à assurer le suivi scientifique de ces cas.

La commission a décidé, par 16 voix contre 5, d'élaborer cette motion qui charge le Conseil fédéral de faire en sorte que des fonds suffisants soient disponibles pour la recherche consacrée aux patients subissant des séquelles à long terme à la suite d'une infection au Covid-19. La maladie pourrait avoir des conséquences à long terme et toucher des centaines de milliers de personnes en Suisse.

Elle a également déposé, par 17 voix contre 4, un postulat demandant un rapport relatif aux conséquences financières du "Covid long" sur les personnes concernées et les assurances sociales, indiquent vendredi les services du Parlement. Le Conseil des Etats avait déjà accepté un postulat demandant au Conseil fédéral de présenter un rapport sur la situation et la prise en charge des patients touchés.

Le ministre de la Santé Alain Berset a promis jeudi qu'un peu plus de huit millions de doses de vaccins seraient livrées en Suisse d'ici fin juillet, ce qui permettra de vacciner l'ensemble de la population qui en fait la demande. Le conseiller fédéral a également indiqué aux cantons de se tenir prêts à recevoir et à distribuer de plus grandes quantités de vaccins.

A Genève, la pharmacienne cantonale Nathalie Vernaz-Hegi, en charge de la campagne de vaccination, a assuré dans Forum vendredi soir que le canton était prêt. Son objectif est le même que celui de la Confédération: vacciner 75% de la population vulnérable, puis 50% des adultes. "Nous sommes actuellement dans le premier objectif et arrivons gentiment au but", a relevé Nathalie Vernaz-Hegi, qui précise que 72% des 75 ans et plus sont déjà vaccinés, ainsi que 18% des 65-75 ans, alors que la vaccination n'est ouverte pour eux que depuis la semaine dernière.

>> Lire aussi: Une première dose de vaccin promise pour tous entre début juin et fin juillet

Soir et week-end si nécessaire

Pour parvenir à augmenter la cadence, Genève procède par étapes. "Nous avons ouvert 3 centres de vaccination dès le 4 janvier, puis trois autres dans la foulée, et un quatrième la semaine passée. Nous nous apprêtons à ouvrir un grand centre pour la mi-avril [à Palexpo], et enfin deux de plus au mois de mai et juin", liste la pharmacienne cantonale.

Pour l'heure, le canton ne signale pas de manque de personnel capable de procéder aux injections, en raison des nombreux professionnels qui s'engagent bénévolement dans la campagne. Il envisage, lorsque le nombre de vaccins sera suffisant, de commencer à vacciner le samedi,voire le dimanche si nécessaire. "Et on peut tout à fait envisager de prolonger les heures d'ouverture jusqu'à 19h [au lieu de 17h] voir 21h, il n'y a aucun problème", assure Nathalie Vernaz-Hegi. La vaccination auprès des médecins et des pharmacies, elle, est encore en discussion.

>> Ecouter son interview dans Forum vendredi:

Martial Trezzini - Keystone

Les entreprises tessinoises pourront soumettre leur personnel à des tests rapides de dépistage réguliers à partir de mi-avril, mais à condition qu'au moins 60% des employés acceptent de se faire tester contre le Covid-19, a expliqué vendredi le gouvernement cantonal. Il faudra également que l'entreprise concernée détermine à l'avance si ses employés ont un risque accru d'être infectés par le virus, a précisé le conseiller d'Etat en charge de la Santé Raffaele De Rosa.

En cas de risque accru, l'entreprise devra compter au minimum dix employés pour pouvoir mener des tests dits "de masse". Dans les entreprises où le risque d'infection est considéré comme faible, le nombre minimum d'employés pour répondre aux critères permettant de mener ces tests réguliers est fixé à cinq. En cas de résultat positif, l'employé devra se placer en isolement et se soumettre à un test PCR.

Les internats aussi

Les entreprises intéressées devront s'engager à effectuer des tests une fois par semaine, et les coûts seront pris en charge par la Confédération. Elles peuvent manifester leur intérêt auprès du canton jusqu'à Pâques et pourront ensuite tester à partir du milieu du mois d'avril.

Outre les entreprises, le Conseil d'Etat tessinois propose également aux internats de mener des campagnes de tests préventifs. Pour les autres écoles, la tactique restera la même: tester lorsqu'un cas se déclare dans une classe.

>> Regarder le sujet du 19h30 vendredi:

Genève s'inquiète de la dégradation de la situation épidémiologique au niveau régional et limitrophe. Dans le canton, les cas de Covid-19 sont en augmentation constante, mais cependant pas exponentielle. "Il y a une dégradation progressive de la situation", a relevé vendredi lors du point de presse sanitaire hebdomadaire Simon Regard, co-chef du secteur maladies transmissibles du service du médecin cantonal. On est passé d'environ 150 cas positif par jour la semaine dernière à 174 cas jeudi. Le taux de positivité s'établit à 4,8%.

La marge de manoeuvre hospitalière est réduite avec 209 hospitalisations, dont 70 pour un Covid-19 aigu et 139 pour un post-Covid-19. Ce chiffre est élevé par rapport au début de la deuxième vague, estime Simon Regard. Il faut absolument respecter les gestes barrière et se faire tester pour stopper cette phase ascendante en particulier avant les fêtes de Pâques, a relevé de son côté Adrien Bron, directeur général de la santé du canton.

Plus de 65 ans encouragés à se faire vacciner

Le canton reste dans les starting blocks pour déployer sa campagne de vaccination. A ce jour 33'099 personnes ont reçu deux doses et 60'681 personnes la première. Au total 72% des plus de 75 ans ont été vaccinés, alors que l'objectif de la Confédération est de 75 à 80%.

La pharmacienne encourage la catégorie des 65 ans et plus à se faire vacciner. D'ici fin juin, la moitié de la population genevoise devrait avoir accès à la vaccination. A ce stade, toutes les personnes qui veulent se faire vacciner peuvent s'inscrire sur le site de l'Etat. Les premiers inscrits seront les premiers vaccinés quand leur catégorie sera éligible à la vaccination, relève-t-elle.

Les quelque 90'000 sans-papiers de Suisse doivent avoir accès gratuitement à la vaccination contre le Covid-19 même s'ils n'ont pas d'assurance-maladie, selon un document de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) daté du 9 mars. Durant la campagne de vaccination, ils doivent être traités de la même manière que les autres personnes ayant un statut de séjour spécial en Suisse, comme les diplomates ou les étudiants étrangers.

Dans la plupart des cantons, un numéro d'assuré est exigé lors de la prise de rendez-vous pour être vacciné. Les caisses-maladie paient le vaccin, les cantons et la Confédération participent aux frais. La personne assurée, en revanche, ne paie rien. Or, sans statut de séjour en Suisse, les sans-papiers n'ont souvent pas d'assurance-maladie, et donc aucun numéro d'assuré à transmettre.

A l'inverse, les touristes et les Suisses de l'étranger ne peuvent pas, eux, bénéficier de la gratuité de la vaccination. Ces derniers doivent être vaccinés dans leur pays de résidence, précise l'OFSP.

Fribourg a enregistré une augmentation de 23% des tests effectués la semaine passée, en raison notamment de la gratuité des tests rapides. En prévision des camps de vacances, le canton envisage la possibilité d'inscrire des groupes de plus de 20 personnes.

La capacité de tests au centre de dépistage cantonal Forum Fribourg est de 500 tests par jour, a indiqué vendredi le canton. De plus, 28 pharmacies sont actuellement autorisées pour les tests rapides et les tests PCR. Les médecins de premier recours peuvent aussi en effectuer.

Les élèves du secondaire II et des écoles professionnelles du canton de Neuchâtel ne pourront pas effectuer d'ici à la fin de l'année scolaire des voyages d'études avec nuitées, même en Suisse. L'alternative sera des excursions journalières, a indiqué vendredi le Service cantonal des formations postobligatoires et de l'orientation (SFPO).

"Les voyages de fin d’études représentent un moment fort et symbolique de la scolarité des élèves au secondaire II. Les directions seront libres, dans le respect du cadre sanitaire, d’organiser des formats d’activités différentes comme des excursions, des expositions ou des activités culturelles", a déclaré la cheffe du SFPO Laurence Knoepfler au quotidien Arcinfo.

La décision a déjà été prise sans attendre l'évolution de la situation sanitaire, car la situation dans le canton est fragile et nécessite de prendre des décisions parfois douloureuses en termes d’impact, a ajouté Laurence Knoepfler Chevalley. Elle souligne que les établissements doivent pouvoir s'organiser avec une certaine visibilité.

Dans une lettre adressée au Conseil fédéral, des associations estudiantines genevoises demandent aux autorités un retour de l'enseignement en présentiel. Les étudiants, dont la santé mentale se détériore depuis le début de la crise, veulent aussi être représentés dans les différentes "Task force" pour lutter contre la pandémie.

"Nous vous demandons instamment de prendre en compte la situation des personnes qui constitueront la population active de demain", écrivent six associations dans une lettre transmise vendredi à la presse. Elles estiment que les décisions prises vont à l'encontre de la santé globale d'une partie importante de la population, dont les jeunes.

Les étudiants et étudiantes, qui suivent les cours à distance depuis plus d'un an, déplorent "isolement social" et la "précarité financière" qui en découle. La santé mentale de la population estudiantine doit aussi être prise en compte dans les décisions politiques, estiment les associations.

Chaque jour permettant d'atteindre plus vite la couverture vaccinale ferait économiser 25 millions de francs à la Suisse, selon la Task force scientifique de la Confédération. Par conséquent, même des mesures d'accélération coûteuses pour l'atteindre auraient un bon rapport bénéfice-coût.

Par rapport à un monde sans Covid-19, la perte du produit intérieur brut (PIB) en Suisse s'est élevée à trois milliards de francs par mois rien que pour janvier et février, écrit le groupe de travail vendredi. Cela correspond à une perte de valeur ajoutée de 100 millions de francs par jour. La moitié environ est due au ralentissement de la conjoncture, l'autre moitié aux mesures imposées par le Conseil fédéral et au changement de comportement de la population.

Si tous les Suisses étaient vaccinés du jour au lendemain, on pourrait économiser 1,5 milliard de francs par mois, soit 50 millions de francs par jour. Comme cela n'est pas réalisable, les chercheurs ont supposé une "couverture vaccinale généralisée" de 75% de tous les adultes. Et ils sont partis du principe que la couverture vaccinale et la normalisation se produiraient de manière linéaire.

Le canton de Fribourg boucle ses comptes 2020 avec un bénéfice de 0,8 million de francs, contre 0,4 million prévu au budget. Les dépenses liées à la crise du Covid-19 ont pu être compensées par des revenus supplémentaires et d’importants prélèvements sur la fortune.

Les comptes annuels présentés vendredi par le conseiller d'Etat Georges Godel, grand argentier cantonal, intègrent les dépenses "conséquentes" liées à la pandémie. Celles-ci ont entraîné des charges supplémentaires nettes de 77,1 millions de francs.

Sur ce total, 24,4 millions de francs se rapportent aux mesures de soutien à l’économie et 31 millions concernent un soutien aux hôpitaux publics. Un montant de 15,9 millions est par ailleurs imputable aux charges spécifiques touchant à l'Organe cantonal de conduite et à la "Task force" de la Direction de la santé.

Au total, les charges pour 2020 ont atteint 3,94 milliards de francs, soit 217,2 millions de plus que la somme figurant au budget. Elles apparaissent toutefois inférieures au budget si l'on défalque les charges supplémentaires liées à la crise sanitaire. Les financements spéciaux ont porté sur 135,2 millions.

Le Grand Conseil genevois a accepté vendredi en urgence d'augmenter une catégorie de l'aide à fonds perdu aux entreprises affectées par la crise sanitaire. Afin de pouvoir répondra aux demandes, l'enveloppe globale passe de 15 à 40 millions de francs.

A la demande de l'exécutif, le Parlement avait accepté en janvier de simplifier les procédures d'aide aux entreprises en incluant celles dont le chiffre d'affaires s'est contracté entre 25% et 40% en 2020 par rapport à la moyenne des exercices 2018 et 2019 et qui ne sont pas couvertes par les aides fédérales. Alors estimé à 15 millions de francs, le budget est insuffisant.

Le Conseil d'Etat propose donc d'ajouter 25 millions, de quoi soutenir encore 200 entreprises. Afin d'éviter un cumul des aides, le texte tient aussi compte des sommes déjà allouées sur la base d'une fermeture obligatoire. "Cette modification a son importance en termes d'équité et justice", a indiqué le conseiller d'Etat Mauro Poggia, remplaçant la ministre des Finances Nathalie Fontanet, malade.

Du 18 mars au 24 mars, 166'650 doses de vaccin contre le Covid-19 ont été administrées en Suisse, selon les données publiées vendredi sur le site de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP). En moyenne, 23'807 vaccinations ont été effectuées par jour.

Comparé à la semaine précédente, le rythme des injections s'est accéléré de 17%. Au total, 1'347'740 vaccinations ont été réalisées jusqu'à mercredi.

Jusqu'ici, 506'559 personnes ont été vaccinées complètement. Cela signifie que 5,9% de la population a déjà obtenu deux doses de vaccin, alors que 334'622 personnes n'ont reçu que la première piqûre.

Au total, 365'735 doses de vaccin ont été livrées aux cantons, mais n'ont pas encore été employées. Par ailleurs, 106'100 doses sont stockées par la Confédération.

La Suisse compte vendredi 2053 cas supplémentaires de Covid-19 en 24 heures, selon les chiffres de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP). Dix décès supplémentaires sont à déplorer et 50 malades ont été hospitalisés.

Durant les dernières 24 heures, les résultats de 43'094 tests ont été transmis, indique l'OFSP. Le taux de positivité s'élève à 4,76%.

Sur les quatorze derniers jours, le nombre total d'infections est de 21'087 (soit 1506 par jour en moyenne, ce qui correspond à une incidence de 243,93 nouvelles infections pour 100'000 habitants), le nombre de décès quotidiens de 7,7 et le nombre d'hospitalisations de 42.

Le taux de reproduction, qui a un délai d'une dizaine de jours, est lui de 1,14.

Au total, 1'713'475 doses de vaccin ont été livrées aux cantons, dont 1'347'740 ont été administrées et 506'559 personnes ont déjà reçu deux doses.

Depuis le début de la pandémie, 592'217 cas de contamination au Covid-19 ont été confirmés en laboratoire sur un total de 5'851'917 tests effectués en Suisse et au Liechtenstein. Le total des décès s'élève à 9631 et le nombre de personnes hospitalisées atteint 24'805.

Les patients Covid-19 occupent 17,6% des places disponibles en soins intensifs, dont le taux d'occupation est de 70,7%. Quant aux variants du coronavirus, 22'959 cas ont été détectés en Suisse jusqu'à présent, dont 6785 cas ont été attribués au variant britannique (B.1.1.7) et 193 au variant sud-africain (B.1.351). Dans 15'974 cas, une mutation était présente, mais la lignée n'était pas claire.

Beaucoup d'entre nous ont découvert l'ARN messager avec l'arrivée des vaccins contre le coronavirus. Utilisée pour la première fois dans les vaccins Pfizer/BioNTech et Moderna, cette technique a pourtant près de 20 ans. L'un de ses pionniers, Steve Pascolo, est basé en Suisse, à l'hôpital de Zurich.

Ce chercheur français fait partie des scientifiques qui ont contribué à développer cette technologie médicale dès la fin des années 1990. Mais le développement ne s'est pas vraiment poursuivi.

"La Suisse était le deuxième pays au monde à travailler sur un vaccin ARN messager chez les patients. Elle était donc en pointe, et effectivement, ensuite, il ne s'est pas passé grand-chose. Et 14 ans plus tard, malheureusement, la Suisse n'est pas en pointe sur l'ARN messager", a-t-il expliqué vendredi dans le 12h45. Et d'ajouter: "Jusqu'à il y a deux ans, le monde scientifique et médical disait souvent que l'ARN messager ne fonctionnerait jamais."

>> Rencontre avec Steve Pascolo dans le 12h45:

Comme chaque année, et en dépit des mesures de lutte contre le Covid-19, les cabanes de montagne vont pouvoir ouvrir leurs portes ce printemps. Car les règles sanitaires qui leur sont imposées sont identiques aux hôtels, et non aux restaurants.

Avec la fin de l'hiver, ces cabanes de montagne vont à nouveau pouvoir accueillir leurs hôtes, en appliquant un concept de protection qui a été validé par les autorités fédérales: quatre personnes au maximum par table, avec les noms et numéros de téléphone à délivrer.

Les refuges doivent surtout pouvoir assurer une certaine distance entre les personnes, malgré l'espace restreint de la plupart d'entre eux. "C'est compliqué", a reconnu la présidente du Club alpin suisse samedi dans le 12h30 de la RTS. Il est impossible d'accueillir autant de personnes qu'habituellement et il faut que le gardien puisse s'organiser.

>> Ecouter le sujet du 12h30

Arno Balzarini - Keystone

>> Plus de détails: Les cabanes de montagne peuvent ouvrir malgré les mesures Covid

Invité vendredi dans La Matinale, le directeur de Moderna pour l’Europe, les pays du Moyen-Orient et l’Afrique Dan Staner reste confiant que d'ici l'été beaucoup de Suisses pourront être vaccinés.

>> Plus de détails: "J'ai zéro stock de doses", indique le directeur de Moderna Europe Dan Staner

"Je reste très confiant que d’ici la fin du deuxième trimestre 2021, nous serons, rien que pour Moderna, à plus de 6 millions de doses livrées à la Confédération", annonce Dan Staner, directeur de Moderna pour l’Europe, les pays du Moyen-Orient et l’Afrique. Et d'ajouter: "Le pari de Moderna, pris il y a une année, de s’attaquer à un virus que personne ne connaissait, de réussir à monter deux chaînes de production et de livrer des millions de doses chaque mois, reste de l’ordre du miracle."

Dan Staner explique que son entreprise travaille "à flux tendu": "J'ai à l’heure actuelle zéro stock. Il est difficile pour moi de garder des stocks dans des frigos quelque part autour de l’Europe, alors qu’il y a des gens qui décèdent et qui souffrent de cette maladie. En travaillant à flux tendu, il est évident que s’il y a un petit problème, sans amortisseur, vous sentez le moindre caillou sur la route."

>> L'interview de Dan Staner dans la Matinale

L'examen par Swissmedic des effets indésirables des vaccins ne révèle aucun nouveau problème de sécurité. L'Institut suisse des produits thérapeutiques a analysé 862 déclarations d’effets indésirables présumés de vaccins contre le Covid-19 en Suisse.

Ces déclarations "ne modifient en rien le ratio bénéfice-risque positif des vaccins utilisés", écrit vendredi Swissmedic. Celles-ci confirment le profil d’effets secondaires qui avait été observé lors des essais réalisés avant l’octroi des autorisations, et qui est décrit dans les textes d’information sur le médicament.

Sur ces 862 déclarations, 460 concernaient le vaccin de Pfizer/BioNTech et 393 celui de Moderna. Dans 9 déclarations, le vaccin qui avait été administré n’était pas précisé, indique Swissmedic. Le taux moyen est de l’ordre d’une déclaration d'effets indésirables pour mille doses administrées.

Au total, 599 déclarations (69,5%) rapportaient des effets indésirables "non graves", tandis que 263 déclarations (30,5%) évoquaient des effets "graves". Ce qui veut dire que ces personnes ont dû être hospitalisées ou que leurs réactions ont été considérées "comme médicalement importantes pour d’autres raisons", précise l'institut. Dans la plupart des cas, ces réactions n’ont pas mis en danger la santé des personnes concernées.

Les réactions les plus fréquentes dans les cas dits "graves" déclarés étaient les suivantes, liste Swissmedic: fièvre (38), détresse respiratoire (25), hypersensibilité (19), réactions anaphylactiques (9), maladie du Covid-19 (16), vomissements (12), vertiges (12), maux de tête ou migraines (17) et réactivation de zonas (8).

>> Ecouter le sujet du 12h30

Johanne Groder - APA/EXPA/Keystone

Cantons, Confédération et fabricants de vaccins se sont rencontrés jeudi pour faire le point sur les livraisons. La Suisse devrait recevoir au moins 8 millions de doses d'ici fin juillet. Les représentants de Pfizer/BioNTech et de Moderna ont garanti qu'ils tiendraient les délais.

Du côté de Moderna, c'est en grande partie à Viège (VS), au sein de l'usine Lonza, qu'est fabriqué le principe actif. Trois lignes de productions doivent à terme tourner à plein régime. Mais pour l'heure, ce n'est pas encore le cas, comme l’a souligné vendredi Albert Baehny, président de Lonza, dans La Matinale.

Elles seront les trois opérationnelles dans le courant du deuxième trimestre, offrant alors une capacité annuelle de 300 millions de doses de substance active, précise-t-il. "Il n’y a pas de retard par rapport au plan initial, c’est simplement une tâche énorme".

>> L’interview d’Albert Baehny dans La Matinale:

Jean-Christophe Bott - KEYSTONE

La Suisse recevra au moins huit millions de doses de vaccins supplémentaires entre avril et fin-juillet, a annoncé jeudi la Confédération à l'issue d'un sommet sur la mise en oeuvre de la campagne de vaccination.

Les fabricants des deux vaccins pour l'instant autorisés ont garanti qu'ils pourront livrer la Suisse dans les délais. Et les cantons assurent qu'ils seront prêts à accélérer le rythme le moment venu. Les garanties de livraison données hier semblent les avoir au moins partiellement rassurés. Pour la conseillère d'Etat vaudoise Rebecca Ruiz, tous les cantons ne peuvent être vraiment prêts qu'en fonction de ces confirmations de livraison.

Jusqu'à 150'000 vaccinations par jour

Les cantons n'utilisent pas encore à pleine capacité les sites de vaccination, car les doses manquent, rappelle Rudolf Hauri, le président de l'Association des médecins cantonaux, dans un entretien diffusé vendredi par les journaux alémaniques du groupe de presse Tamedia. Mais, ajoute-t-il, l'infrastructure a été mise en place.

Si les vaccins arrivent en masse, les cantons devraient être en mesure d'inoculer entre 130'000 et 150'000 doses par jour, précise-t-il.

Très critique envers la stratégie de la Confédération, le conseiller national PLR Olivier Feller (VD) ne se dit pas totalement rassuré et émet deux réserves. "Il faut que le nombre de doses promises soit effectivement livré, et que les cantons arrivent à suivre le rythme". Selon lui, les but de 5000 vaccinations par jour dans le canton de Vaud lui semble difficilement atteignable.

>> Les explications de La Matinale:

Anthony Anex - KEYSTONE

Les investissements publics sont en chute libre dans la plupart des grandes villes suisses, depuis le début de la pandémie. La Société suisse des entrepreneurs s'en inquiète alors qu'ils pourraient stimuler la relance économique.

>> Plus de détails: Les villes n'investissent presque plus et les entrepreneurs s'en inquiètent

Car les collectivités publiques rechignent à dépenser davantage alors même que la situation sanitaire entraîne des charges supplémentaires pour leurs finances. Les carnets de commande des grandes entreprises de la construction peinent donc à se remplir.

>> Ecouter le sujet de La Matinale

Leandre Duggan - Keystone

Le projet de certificat vaccinal est bel et bien lancé en Suisse, mais il devra être compatible avec le document européen et aboutir avant l'été. Et ce document unique pour toute la Suisse, reconnu à l’étranger et infalsifiable, reste encore à inventer.

L’option envisagée est celle d’un QR code délivré par un médecin et que le patient conserverait soit sur son téléphone en version digitale, soit en version papier. L'enjeu central est de garantir la protection des données.

Et la grande question est de savoir qui va développer ce certificat. La Confédération pourrait notamment associer les hautes écoles au projet, comme pour l’application SwissCovid.

>> Voir le sujet de Valérie Gillioz dans le 19h30:

Un nouveau hashtag s'est propagé sur le réseau social Twitter depuis jeudi matin en Suisse alémanique: #NoLiestal. Il s'agit d'une forme de contre-offensive après les manifestations hostiles aux restrictions sanitaires, dont l'une a eu lieu le week-end dernier à Liestal (BL) justement. Elle avait réuni quelque 8000 personnes, la plupart sans masque, et cela a suscité des réactions.

>> Voir le reportage du 19h30 vendredi:

C'est le satiriste alémanique Nils Althaus qui a lancé le mouvement en proposant aux twittos de publier une photo d'eux, avec une pancarte et le fameux hashtag. Le coup d'envoi de cette contre-manifestation digitale a été donné jeudi matin et depuis, le mouvement prend de l'ampleur.

>> L'éclairage de Séverine Ambrus dans le 19h30:

>> Lire aussi: Quelque 8000 personnes manifestent à Liestal (BL) contre les mesures anti-Covid

D’ici à fin juillet, la Suisse recevra 8,1 millions de doses des vaccins déjà autorisés (Moderna, Pfizer/BioNTech), a indiqué le Conseil fédéral jeudi. Les deux fabricants ont garanti qu'ils pourront livrer dans les délais.

Si d’autres vaccins venaient à être autorisés, ces quantités pourraient fortement augmenter. La procédure d’évaluation pour le vaccin d’AstraZeneca est notamment en cours chez Swissmedic. CureVac et Novavax, eux, n’ont pas encore déposé de demande d’autorisation en Suisse.

La Confédération transmettra directement les doses aux cantons, qui seront prêts à les administrer au plus vite.

Au-delà de l'accès aux vaccins et de la logistique, il est nécessaire qu'une grande partie de la population soit prête à se faire vacciner pour la réussite de cette campagne, a rappelé le gouvernement.

Jusqu'à présent, plus de 1,4 million de doses de vaccin ont été livrées aux cantons, dont plus de 1,25 million ont été administrées et 465'782 personnes ont déjà reçu deux doses.

L'Office fédéral de la santé publique (OFSP) a élaboré trois scénarios sur la durée que prendra la vaccination de toute la population qui le désire.

>> Lire aussi: Une première dose de vaccin promise pour tous entre début juin et fin juillet

En fonction de l'autorisation accordée ou non au vaccin AstraZenena et de l'intérêt de la population, toutes les personnes intéressées pourront avoir reçu une première dose entre la première partie du mois de juin et la deuxième partie du mois de juillet.

Les projections tablent sur une livraison des vaccins respectant les délais annoncés, précise l'OFSP.

>> Voir le sujet du 19h30:

La population vaudoise âgée de 65 ans et plus pourra se faire vacciner contre le coronavirus dès lundi prochain, a annoncé le gouvernement. Jusqu'ici, seuls les plus de 75 ans et des malades chroniques à haut risque pouvaient se faire vacciner et ils ont été environ les deux tiers à le faire, selon le canton.

Les 75 ans et plus peuvent toujours prendre rendez-vous en tout temps, ainsi que les malades chroniques à haut risque.

L'ouverture à la classe d'âge suivante s'explique par le fait que les deux tiers du groupe prioritaire 1 sont déjà vaccinés et par la livraison de nouvelles doses de vaccins, explique le canton. Celui-ci rappelle que les dernières données scientifiques montrent que l'immunité naturelle créée par la maladie protège plus de six mois les personnes infectées. Il n'est donc pas utile de se faire vacciner plus tôt après une infection.

Les personnes intéressés peuvent prendre rendez-vous sur le site www.coronavax.ch ou passer par la hotline dédiée (058 715 11 00).

Le nombre d'infections au coronavirus a augmenté de 19,1% la semaine dernière en Suisse par rapport à la précédente. Du 15 au 21 mars, un total de 10'481 cas confirmés en laboratoire a été déclaré, contre 8803 la semaine précédente, selon le rapport hebdomadaire de l'Office fédéral de la santé publique publié jeudi.

La proportion de variants du virus était de 85% dans les 4135 échantillons analysés. Le variant britannique (B.1.1.7) survient de loin le plus fréquemment.

Hospitalisations en hausse

Jusqu'ici, 295 hospitalisations en lien avec un Covid-19 ont été déclarées pour la semaine passée. La précédente, au même moment, leur nombre était de 265. Au vu des déclarations tardives encore attendues, le nombre d'hospitalisations semble donc en augmentation.

Le nombre moyen de patients atteints du Covid-19 hospitalisés dans une unité de soins intensifs est resté stable (168). La part des malades du Covid-19 parmi les patients en soins intensifs, qui avait atteint un pic de 62% en semaine 47, est retombée à 25% en semaine 11 sous revue. L'âge médian des personnes hospitalisées était de 64 ans, continuant ainsi à descendre.

Au cours de la semaine passée, 231'275 tests (70,6% de tests PCR et 29,4% de tests rapides antigéniques) ont été effectués. Par rapport à la précédente, le nombre de tests réalisés a augmenté de 18%. La proportion de résultats positifs est restée stable par rapport à la semaine précédente pour les tests PCR (4,7% à 4,9%) et a légèrement diminué pour les tests antigéniques (5,2% à 4,8%).

La Suisse compte jeudi 2046 cas supplémentaires de coronavirus en 24 heures, selon les chiffres de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP). Soixante-neuf décès supplémentaires sont à déplorer et 74 malades ont été hospitalisés. Parmi ces 69 décès, l'office précise toutefois, sur son site Internet, que 58 d'entre eux concernent des "déclarations tardives, erronées ou doubles durant la période de septembre 2020 à février 2021".

Durant les dernières 24 heures, les résultats de 42'877 tests ont été transmis, indique l'OFSP. Le taux de positivité s'élève à 4,77%. Sur les quatorze derniers jours, le nombre total d'infections est de 20'392. Sur les deux dernières semaines, le pays compte ainsi 235,89 nouvelles infections pour 100'000 habitants. Le taux de reproduction, qui a un délai d'une dizaine de jours, est lui de 1,18.

Au total, 1'424'675 doses de vaccin ont été livrées aux cantons, dont 1'252'441 ont été administrées et 465'782 personnes ont déjà reçu deux doses.

>> Lire: Plus de 8 millions de doses des vaccins Moderna et Pfizer assurées d'ici fin juillet

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