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L’illectronisme, une fracture numérique sous-estimée en Suisse

L'illettrisme numérique pose un défi supplémentaire pendant la crise du coronavirus
L'illettrisme numérique pose un défi supplémentaire pendant la crise du coronavirus / 19h30 / 2 min. / le 26 février 2021
La pandémie de Covid-19 a accentué l’illectronisme en Suisse. Synonyme de fracture numérique, le phénomène désigne aussi l’incapacité de certaines personnes à utiliser les outils numériques. Témoignages.

Installer une application, faire ses paiements en ligne ou envoyer un mail peut être un handicap social et professionnel pour certaines personnes. Ce phénomène porte un nom: "l’illectronisme", ou illettrisme numérique. Le terme désigne l’inégalité face à la fracture numérique et l’incapacité à utiliser certains outils informatiques. Le phénomène s’est accentué ces derniers mois, à l’heure où la pandémie de Covid-19 souligne l'importance de maîtriser les outils informatiques au quotidien.

S’il existe peu de statistiques, les experts estiment que la tendance toucherait une personne sur dix en Suisse. Des études menées en France constatent que ce sont les plus de 75 ans, les personnes peu ou pas diplômées ou encore les ménages les plus modestes qui sont principalement touchés. En Suisse, on observe aussi une différence dans l’usage d’internet selon le niveau de formation.

L’illectronisme peut aussi toucher les jeunes: nés avec les nouvelles technologies et à l'aise sur les réseaux sociaux, certains se retrouvent parfois désemparés dès que l'utilisation devient moins ludique. S’il est facile pour certains de poster des photos sur Instagram, l'usage des outils bureautiques, comme Word, Excel ou une boîte mail, est parfois problématique.

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Aide pédagogique

C’est le cas de Noémie Grandjean, une Genevoise d’une trentaine d’années. La jeune femme a récemment sollicité l'Association Lire et Écrire pour recevoir de l’aide dans ses démarches en ligne. Écrire un mail se révèle être une véritable corvée pour elle. "On rencontre des difficultés à tous les âges. Je suis complètement perdue face aux outils numériques et il est compliqué pour moi d’écrire un simple mail", témoigne-t-elle face aux caméras du 19h30.

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Si le phénomène est relativement nouveau, il n’étonne pas Tatiana Armuna, responsable pédagogique romande de Lire et Écrire. "C'est vrai qu'on a ce mythe des jeunes hyperconnectés, on les voit toute la journée sur leur téléphone portable...on a l'impression qu'ils savent tout faire. En réalité, une fois qu'on parle de l'utilisation des outils numériques au niveau administratif, beaucoup sont démunis".

L'association met en place diverses formations partout en Suisse romande, afin de lutter contre le décrochage numérique et les inégalités. En France, un "Livre Blanc", édité en 2019 par le Syndicat de la Presse Sociale, donne des pistes de réflexion pour lutter contre la fracture numérique. Saje/ Chloé Steulet

Chloé Steulet / saje

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