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Le refus de la vaccination peut mener à des cas de stigmatisation

Ceux qui refusent de se faire vacciner se retrouvent parfois stigmatisés.
Ceux qui refusent de se faire vacciner se retrouvent parfois stigmatisés. / 19h30 / 2 min. / le 21 février 2021
Alors que de nombreuses personnes à risque attendent impatiemment de se faire vacciner contre le Covid-19, pour d'autres, ce vaccin a pris l'allure d'un rapport de force. Certains témoignages montrent comment le refus du vaccin peut parfois conduire à se sentir stigmatisé.

Sandra* est infirmière et est aussi considérée comme une personne à risque. Sa responsable de personnel lui a donc rapidement proposé de se faire vacciner contre le Covid. Mais face au refus de l'employée, le ton est monté: "Elle m'a dit que si je refusais de me faire vacciner, je risquais de ne pas recevoir mon salaire si je devais être mise à l'arrêt."

Le lendemain, Sandra a donné sa démission. "Je ne me suis pas sentie comprise. Pour moi, il n'y avait qu'une seule issue, c'était la vaccination. Je n'ai pas l'impression qu'on avait pris en compte mes arguments et mon choix", confie-t-elle dimanche dans le 19h30.

Pas de visite sans vaccin

Nicolas* aussi préfère rester anonyme, pour éviter les rancoeurs. Sa femme vit dans un EMS et quand on lui a proposé le vaccin, elle a d'abord dit non.

"On nous a fait comprendre que si on ne la vaccinait pas, ça serait un peu compliqué pour assister aux activités, que ce serait plus difficile pour sortir. Voir la famille et assister à des événements serait plus compliqué. Ils ne savaient pas si on pouvait la visiter comme on voudrait et à notre guise, donc ça nous laissait dans le flou", raconte Nicolas.

Son épouse a finalement accepté de se faire vacciner.

Laisser le choix

Est-il légitime de mettre ainsi des personnes sous pression? Pour la docteure Géraldine Blanchard Rohner, la réponse est clairement non: "Je ne pense pas que ce type de pression soit nécessaire. Parce qu'on a beaucoup d'éléments dont on est incertain par rapport au vaccin. On pense que cela protège des formes graves. Mais est-ce que cela protège vraiment de la transmission du virus, de la contagiosité et aussi des nouvelles souches qui arrivent?", questionne-t-elle.

La médecin adjointe en immuno-vaccinologie pédiatrique des HUG estime qu'il faut vraiment laisser le choix. "La personne doit le faire pour se protéger elle-même et non pas pour pouvoir faire des choses plus que d'autres dans le foyer."

Malgré tout, Géraldine Blanchard Rohner observe peu de méfiance envers ces nouveaux vaccins. Car contrairement aux maladies devenues rares comme la rougeole, les conséquences du Covid sont encore très présentes.

*Noms connus de la rédaction

Julie Conti/fme

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Le masque pour les non vaccinés?

La question de la légitimité d'un adoucissement des mesures sanitaires pour les personnes vaccinées n'a pas encore été tranchée. Le président de la Confédération Guy Parmelin a déclaré dimanche dans les colonnes de la NZZ am Sonntag qu'à l'avenir, "un masque pourrait être obligatoire pour les personnes non vaccinées dans les transports publics".

Les organisateurs d'évènements privés pourraient aussi exclure les personnes non vaccinées, s'ils le souhaitent. "Si un festival de musique exige une preuve de vaccination, je trouverais cela compréhensible", confie Guy Parmelin.

Le Conseil fédéral doit encore discuter des règles applicables dans l'espace public. Mais la Suisse reste placée sous le signe de la pandémie et les règles d'hygiène et de distance vont continuer de s'appliquer certainement pendant un certain temps. (ats)