Un comité d'élus de gauche et de droite rejette l'initiative anti-burqa
Pour les membres de ce large comité interpartis, les prescriptions vestimentaires n’ont pas leur place dans la Constitution fédérale. Le texte du comité d'Egerkingen, qui était déjà à l'origine de l'initiative anti-minarets, est contraire au principe de liberté. Il ne règle aucun problème et ne fait que stigmatiser les personnes de confession musulmane, a déclaré le conseiller aux Etats Andrea Caroni (PLR/AR).
Cette initiative qui veut améliorer le "vivre-ensemble" risque au contraire de diviser la société, estime le comité. En outre, elle s'attaque à un non-problème en Suisse. La plupart des femmes qui portent le niqab - une infime minorité des musulmanes vivant en Suisse - le font par choix.
"Une campagne à caractère islamophobe"
"Ces quelques femmes se trouvent aujourd'hui instrumentalisées dans une campagne à caractère islamophobe", selon Lisa Mazzone (Verts/GE). Aucune n'a jamais mis la sécurité intérieure en danger.
Le comité, "Non aux prescriptions vestimentaires étatiques" compte des parlementaires PLR, PS, Le Centre (ex-PDC), Verts et PVL. Même un conseiller national de l'UDC en fait partie en la personne de Claudio Zanetti (ZH).
Arsenal législatif efficace
Dans une société libérale, l’Etat n’édicte pas la manière dont les gens s'habillent. Même si la manière de se vêtir peut en déranger, la maxime "vivre et laisser vivre" doit primer pour autant que cela ne restreigne pas les libertés d'autrui, souligne le comité.
La législation suisse punit déjà le fait de contraindre quelqu'un à se couvrir entièrement. Le contre-projet indirect à l'initiative, déjà adopté par le Parlement, clarifie les règles à l'échelle suisse, puisqu'il prévoit que toute personne est obligée de montrer son visage aux autorités lorsque c’est nécessaire pour son identification.
Enfin, le sénateur Hans Stöckli (PS/BE) rappelle qu'il faut respecter les décisions des cantons dans ce domaine. Le Tessin et St-Gall ont adopté des législations interdisant de se cacher le visage. Mais d'autres comme Zurich ou Glaris ont clairement refusé.
ats/gma