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Musée des Beaux-Arts: référendum lancé

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Avec le référendum, le projet de Bellerive est de plus en plus menacé.
Oui à un nouveau Musée cantonal des Beaux-Arts à Lausanne, mais pas au bord du lac: un comité mêlant des personnalités culturelles et politiques de tous bords a lancé officiellement jeudi le référendum contre l'installation du musée à Bellerive.

Le comité présidé par l'écologiste lausannois Pierre Santschi
ratisse large. Il réunit des députés de tous les partis politiques
et une figure de proue, Franz Weber, qui met à disposition le
réseau de son association Helvetia Nostra. Il inclut des
représentants du monde culturel comme l'ancien directeur de la
Cinémathèque Freddy Buache ou encore Michel Thévoz, ex-directeur du
Musée de l'Art brut, à Lausanne.

Ce groupe aura 40 jours dès la publication de la décision du
Grand Conseil dans la Feuille des avis officiels (FAO) pour
récolter 12'000 signatures. Les opposants jugent important que les
Vaudois puissent se prononcer. «J'ai été frappé par le nombre de
personnes opposées au projet. Rarement sujet culturel a provoqué
autant d'hostilité», a relevé le député d'Ecologie libérale
Jacques-André Haury.

Pas de "verrue" au bord du lac

Les référendaires ne veulent pas laisser construire une «verrue»
à Bellerive. «Lorsque j'ai vu des photos, j'ai été horrifié», s'est
exclamé Franz Weber, qui pour la première fois soutiendra une
action qu'il n'a pas lancé lui-même. Au-delà de l'emplacement et de
l'esthétique, le passage du musée à un statut de fondation de droit
public suscite aussi de vives critiques. «C'est un pas vers la
privatisation», a lancé Michel Thévoz, qui plaide pour que le musée
reste aux mains de l'Etat.



Enfin, les forains estiment que le Luna Park, qui occupe chaque
année la zone pendant un mois, est condamné. «A terme, le musée et
la fête foraine ne pourront pas cohabiter», a expliqué Chantal
Wetzel, présidente de l'Association foraine de la Suisse
romande.



Au lieu de construire un musée à Bellerive, les opposants
proposent de réaménager et agrandir l'actuel Musée des Beaux-Arts à
Rumine, au centre-ville. Julien Goumaz, historien de l'art, suggère
de repenser l'intérieur du Palais de Rumine et de construire un
bâtiment supplémentaire sur la place de la Riponne.



ats/sun

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Le directeur du musée défend le projet

Pour Bernard Fibicher, le directeur du Musée cantonal des Beaux-Arts, «Bellerive est un projet réussi, intelligent et beau qui s'insère superbement dans le paysage».

Il estime toutefois qu'un vote populaire ne sera «pas une mauvaise chose». «Ce sera à nous de convaincre que ce projet est un bon projet», a commenté jeudi le directeur en marge de la conférence de presse des opposants.

«Une seule chose m'inquiète: que va-t-il se passer avec les institutions qui nous promettent des oeuvres et qui devront attendre encore plus longtemps», a-t-il ajouté.

En outre, le passage à un statut mixte de fondation de droit public ne le dérange pas. «C'est aujourd'hui le cas pour le Kunstmuseum de Berne et il n'y a pas le moindre problème. Il n'y a pas de sponsor dans le Conseil de fondation et cela fonctionne très bien».