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Droits de l'homme: une cause très actuelle

M.Calmy-Rey défend la politique fiscale de la Suisse dans le Spiegel.
M.Calmy-Rey a plaidé pour les Droits de l'homme.
La Déclaration universelle des droits de l'homme, qui fête cette année son 60e anniversaire, reste plus actuelle que jamais. La section suisse d'Amnesty International et Micheline Calmy-Rey l'ont rappelé samedi.

«En dépit des gigantesques progrès qui ont été réalisés, les
problèmes auxquels nous sommes confrontés aujourd'hui ne sont guère
différents de ceux qui se sont posés aux générations passées», a
rappelé la conseillère fédérale. Elle a cité «la haine, la
marginalisation, l'exclusion et l'expulsion».

La cheffe du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE)
s'exprimait à l'occasion de la conférence annuelle de la section
suisse d'Amnesty International (AI) qui se tient de vendredi à
dimanche. Quelque 400 personnes étaient présentes samedi à
Berne.

Dénoncer sans relâche

Pour Irene Khan, secrétaire générale d'AI, les «défaites» sont
encore trop nombreuses: répression des manifestation de moines en
Birmanie, emprisonnement de centaines d'avocats au Pakistan, droits
des femmes bafoués dans nombre de pays. Sans compter les points
noirs dans des pays comme les Etats-Unis, où la Cour suprême a
autorisé récemment la reprise des exécutions par injection
létale.



Pour Irene Khan, il faut saisir toutes les opportunités pour
rappeler aux Etats leurs devoirs en matière de droits de l'homme.
Amnesty n'a ainsi pas manqué de lancer sa campagne «Un podium pour
les droits humains» à l'occasion des Jeux olympiques à Pékin en
Chine.

Droit d'ingérence

Micheline Calmy-Rey a dans le même esprit rappelé que la
Déclaration des droits de l'homme de 1948 avait permis pour la
première fois d'internationaliser la question des droits humains;
avec pour principale conséquence «une relativisation de la
souveraineté étatique».



«Aucun gouvernement au monde ne peut plus prétendre aujourd'hui
que la manière dont il traite les individus et les minorités
religieuses, ethniques ou linguistiques vivant sur son territoire
relève de ses affaires intérieures», a déclaré la cheffe de la
diplomatie suisse. Ce texte abolit ainsi le recours classique à
«l'ingérence dans les affaires intérieures» mis en avant par les
Etats épinglés.

Agir ensemble

Mais le respect de la Déclaration de 1948 fait encore face à de
nombreux obstacles. En Suisse, un groupe de travail formé des
cantons, de la Confédération, de parlementaires et du secrétaire
général d'AI Suisse, Daniel Bolomey, élabore un rapport en vue de
la mise sur pied d'une instance nationale des droits humains, a
annoncé la conseillère fédérale. «Un Etat, aussi puissant soit-il,
sans partenariat avec les entreprises, les universités et la
société civile, ne peut pas tout résoudre», a conclu la cheffe du
DFAE.

Un texte qui souffle 60 bougies

La Déclaration universelle des Droits de l'homme a été adoptée
le 10 décembre 1948 à Paris au Palais de Chaillot par la résolution
217 A (III). Elle précise les droits humains fondamentaux.



Le Canadien John Peters Humphrey, fondateur d'Amnesty
International Canada, Eleanor Roosevelt, l'épouse du président
américain Franklin Delano Roosevelt, ainsi que le juriste français
René Cassin, prix Nobel de la paix en 68, en furent les principaux
auteurs.



ats/tac

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M.Calmy-Rey justifie sa politique envers l'Iran et la Chine

Micheline Calmy-Rey, interpellée samedi sur son récent voyage en Iran, a justifié la politique de la Suisse en matière de droits de l'homme. Selon elle, le dialogue avec Téhéran ou Pékin mérite d'être poursuivi.

«Si la Suisse veut des résultats, il faut passer par cette voie là, même s'il faut parler à des gens qui ne sont pas d'accord avec nous», a déclaré la cheffe du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE).

Elle répondait à une question du public qui critiquait sa récente visite à Téhéran pour assister à la signature d'un contrat gazier entre une entreprise suisse privée et l'Iran, connu pour ses violations des droits de l'homme.

La conseillère fédérale a rappelé que le dialogue entre la Suisse et l'Iran, entamé en 2003, avait donné des résultats mitigés, sans avancées marquantes.

«Nous avons parlé de ce problème», a déclaré la ministre. «Aussi bien avec la Chine qu'avec l'Iran, il y a encore moyen d'avancer», a-t-elle ajouté.

Pour Micheline Calmy-Rey, la Suisse doit poursuivre son rôle de «bâtisseur de pont». La principale difficulté résiderait selon elle bien plus dans le moment où la Suisse déciderait d'interrompre le dialogue avec ces pays.