Publié

RSR: des fichiers pédophiles "punissables"

Jorge Resende, employé qui a révélé l'affaire, licencié depuis.
Jorge Resende, employé qui a révélé l'affaire, licencié depuis.
La possession volontaire de certaines photos saisies sur l'ordinateur d'un collaborateur de la RSR est punissable. Treize concernent des jeunes filles dans "des poses érotiques" et dont "l'âge apparent" se situe entre 12 et 14 ans.

Les fichiers saisis le 29 février ont été analysés, a indiqué
mercredi soir dans un communiqué le juge d'instruction en charge de
l'enquête.

Parmi le lot de 250 à 300 photos pornographiques, la plupart
sont jugées "non répréhensibles".

Le collaborateur conteste

Concernant les clichés impliquant des mineures, "le
collaborateur visé conteste avoir réalisé que le contenu de
certaines des photos qu'il enregistrait sur son ordinateur
personnel était illicite", poursuit le communiqué. Il conteste
aussi avoir transféré les photos volontairement, via son Palm, sur
son poste de travail à la RSR.



La division criminalité informatique de la police de sûreté est
chargée de vérifier si un transfert involontaire de photos est
plausible.

No comment à la RSR

La direction de la RSR refuse de s'exprimer sur l'affaire des
fichiers dits pédophiles, a indiqué le directeur de la Radio suisse
romande Gérard Tschopp. Il indique avoir pris connaissance du
communiqué du juge d'instruction et vouloir l'analyser cette
nuit.



La direction de la RSR a par ailleurs convoqué la presse jeudi à
13h. Jeudi toujours, le SSM doit donner le résultat d'un vote de
confiance du personnel envers la direction de la RSR.



De son côté, le juge d'instruction Philippe Vautier n'était pas
atteignable pour davantage de précisions.

L'avocat de l'informaticien satisfait

"Le communiqué du juge confirme la version de mon client en
déclarant le caractère pédophile et pornographique des photos
saisies", a de son côté indiqué à l'ats Jean-Michel Dolivo, avocat
de l'informaticien qui avait dénoncé les faits. "La RSR doit le
réintégrer", selon lui.



"C'est le minimum que la direction de la Radio suisse romande
puisse faire", a-t-il souligné. "Mon client a trouvé un fichier à
la RSR contenant ces photos. Elles n'y sont pas arrivées toutes
seules", a-t-il relevé, étonné des contestations de la personne
accusée.



La question qui subsiste est de savoir pourquoi la RSR, mise au
courant des faits par l'informaticien, n'a pas dénoncé pénalement
le détenteur des photos, le caractère pédophile de certaines
d'entre elles étant avéré. Selon le code pénal, des jeunes filles
entre 12 et 14 ans sont bel et bien des mineurs, a conclu l'homme
de loi.



ats/boi

Publié

Rappels des faits

Mai 2005: un informaticien de la RSR trouve 600 photos pornos dans l'ordinateur d'un employé.

Selon lui, une grande partie est pédophile.

La direction générale explique avoir convoqué trois experts qui tranchent: ce n'est pas de la pédophilie. L'employé détenteur des images garde son poste mais est soumis à un suivi psychologique.

Fin 2006: l'informaticien essaie de relancer sa direction.

Octobre 2007: il alerte à nouveau sa hiérarchie. S'ensuit un congé maladie.

Décembre 2007: après huit ans à la RSR, il est licencié pour "grave rupture des rapports de confiance".

Février 2008: un juge d'instruction saisit des fichiers au siège de la radio et indique que le suspect a été entendu par la police. 20 minutes révèle l'affaire.

10 mars 2008: l'informaticien manifeste devant les locaux de la RSR.

12 mars 2008: après une rencontre entre les deux parties, les discussions sont toujours au point mort entre l'informaticien et la direction de la RSR. L'informaticien licencié continue à réclamer sa réintégration.

13 mars 2008: Le personnel demande au syndicat SSM d'organiser dans les plus brefs délais un vote de confiance vis-à-vis de la direction.