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Le traçage redevient gérable avec la baisse des cas en Suisse romande

Membre d'une équipe chargée de tracer les cas de coronavirus. [Keystone - Gaetan Bally]
Après la deuxième vague, où en est le traçage des cas de coronavirus? / La Matinale / 3 min. / le 4 décembre 2020
Avec la deuxième vague, les cantons avaient perdu le contrôle sur les chaînes de transmission du virus, mais avec la baisse des cas, le traçage - cet outil majeur en attendant un vaccin - est désormais à nouveau possible.

Ainsi à Neuchâtel, les équipes qui en sont chargées ont aujourd'hui 20 à 30 enquêtes restant à traiter en fin de journée. Au pic de la deuxième vague, elles en avaient parfois 120 et encore 60 cas positifs étaient annoncés dans la nuit. Une accumulation qui entraînait une approche dégradée des enquêtes d’entourage.

La plupart des cantons romands ont pu passer depuis quelques jours, voire deux semaines pour le Valais, d'un traçage de crise à un traçage plus large pour remonter à nouveau les chaînes de transmission.

La situation s'améliore chaque jour

C’est le cas dans le canton de Vaud où, jusqu'à dimanche dernier, on ne contactait plus que les proches et les intimes. Mais les équipes peuvent désormais améliorer chaque jour les contacts avec les personnes positives. "On sort de cette phase dite 'd'atténuation' selon la courbe épidémique et, très rapidement maintenant, on reprend cette stratégie d'endiguement autour d'un cas", explique le médecin cantonal vaudois Karim Boubaker vendredi dans La Matinale. "On doit trouver plusieurs contacts et mettre ces contacts en quarantaine".

Une organisation plus performante

Les cantons reprennent donc les choses en main, surtout grâce à la diminution des cas. Mais ils ont aussi recruté du personnel supplémentaire et automatisé une partie de l'exercice pour aller plus vite. Neuchâtel, par exemple, a aussi engagé une infirmière spécialisée pour repérer les clusters.

"On le fait déjà dans les EMS d'une manière intense, mais on aimerait étendre ça par exemple aux clusters qu'on trouve dans des entreprises", souligne le médecin cantonal Claude-François Robert. "L'idée est de rechercher s'il y a eu des circonstances favorisantes, si les gens étaient réunis par exemple dans un espace clos, et ensuite partir à la recherche active de cas positifs en testant même parfois des gens qui sont asymptomatiques".

Toujours trop peu de tests

Le système n'est cependant pas encore totalement performant, selon le responsable du laboratoire de virologie de l’EPFL. Didier Trono estime qu'il faudrait plus de moyens et surtout plus de tests. C'est la première étape de la stratégie "tester-tracer-isoler".

Or actuellement, la Suisse ne teste pas assez pour que cette stratégie fonctionne.

On le voit dans le taux de positivité, qui est encore élevé. Ça signifie que des cas passent sous le radar. Ce n'est pas faute de matériel comme au printemps, mais plutôt une réticence à se faire tester, selon le médecin cantonal neuchâtelois.

Alexandra Richard/oang

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L'appli SwissCovid toujours trop peu utilisée

Les autorités avaient placé des espoirs, lors de la première vague, dans l’application SwissCovid. Mais elle n’était plus fonctionnelle depuis la deuxième vague: les personnes positives ne recevaient plus les codes.

L’Office fédéral de la santé publique (OFSP) a cherché une solution avec les hôpitaux et les médecins, qui peuvent aujourd'hui accéder au système et générer les codes directement sans passer par les services cantonaux. Et bientôt les pharmacies et les employés de la ligne d’information de SwissCovid pourront le faire aussi.

Mais il y a toujours trop peu d’applications actives - environ 21% de la population - pour ce que cela ait un impact réel sur le contrôle de l’épidémie.