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"La Suisse a dormi durant l’été, elle n’a pas vu venir la deuxième vague"

La Suisse mal préparée pour la deuxième vague pandémique ? Débat entre Léonore Porchet et Benjamin Roduit
La Suisse mal préparée pour la deuxième vague pandémique ? Débat entre Léonore Porchet et Benjamin Roduit / Forum / 10 min. / le 22 novembre 2020
David Nabarro, délégué de l’OMS pour le coronavirus, dénonçait samedi dans les colonnes des journaux du groupe CH Media la mauvaise gestion de la pandémie dans notre pays, et met en garde contre une troisième vague.
Pour David Nabarro, délégué de l’OMS pour le coronavirus, le répit ce cet été aurait dû permettre à la Suisse de se préparer à la deuxième vague de Covid-19. [keystone - Alexandra Wey]

Le répit estival aurait dû servir à mettre en place l’infrastructure nécessaire à contenir la deuxième vague. Mais le pays a dormi, tout comme ses voisins européens, estimait samedi David Nabarro, délégué de l’OMS pour le coronavirus, dans les colonnes des journaux du groupe CH Media.

La directrice de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP), Anne Lévy, a de son côté rejeté dimanche les accusations affirmant que la Suisse n'était pas suffisamment préparée (voir encadré).

Bientôt une troisième vague?

"Aujourd'hui nous avons une deuxième vague. S'ils ne construisent pas l'infrastructure nécessaire, nous aurons une troisième vague au début de l'année prochaine", poursuit le Britannique, qui insiste sur la mise en place à l'échelon local de systèmes de traçage des cas confirmés pour pouvoir briser très vite les chaînes de contamination.

Le responsable de l'OMS raconte notamment qu’un de ses amis domicilié dans le canton de Vaud s’est retrouvé malade du Covid-19, en déficience respiratoire, et n’a trouvé aucun hôpital pour l’accueillir.

L'Asie de l'Est en exemple

Il en conclut que les citoyens sont mal informés, que les échelons fédéral et cantonal ne suffisent pas. Pour lui, chaque commune devrait avoir une vue d’ensemble sur l’état de santé de sa population. Pour mieux réagir, mieux épauler, mieux surveiller et mieux confiner si nécessaire.

En Asie, ajoute-t-il, les mesures d'endiguement n'ont pas été relâchés prématurément. "Les gens sont pleinement engagés, ils adoptent des comportements qui entravent le virus. Ils maintiennent leurs distances, portent des masques, s'isolent quand ils sont malades, lavent leurs mains et les surfaces (ndlr, sur lesquelles le virus peut se déposer). Ils protègent les groupes les plus vulnérables."

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Alain Arnaud/fgn

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L'OFSP rejette les accusations de David Nabarro

La directrice de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP), Anne Lévy,  admet que personne ne s'attendait à ce que les chiffres augmentent aussi rapidement.

Mais elle balaie les critiques affirmant que la Suisse n'était pas prête à affronter la deuxième vague de l'épidémie. "Peu importe à quel point on se prépare, à la fin on n'est pas prêt à tout", explique la directrice.

Anne Lévy parle d'ailleurs d'une amélioration de la situation en Suisse face au coronavirus.

"Cela ressemble à un retournement de tendance", déclare-t-elle dans le SonntagsBlick. "Je suis convaincue que nous allons pour le moment dans la bonne direction". Le taux de reproduction du virus s'élève désormais à 0,78 en moyenne en Suisse, et la valeur est encore inférieure en Suisse romande, selon des chiffres publiés par l'EPF Zurich, cités dans la SonntagsZeitung.

Elle appelle toutefois la population à se faire tester. Sa crainte est qu'une partie des Suisses soit fatiguée de faire des tests et "attende trop longtemps, en espérant que ce n'est pas le coronavirus et que cela passera".