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Les activistes pour le climat font perdre leur sang-froid aux élus fédéraux

La question climatique polarise les élus fédéraux [RTS]
La question climatique polarise les élus fédéraux / 19h30 / 1 min. / le 23 septembre 2020
L’occupation de la Place fédérale ces deux derniers jours par les activistes du climat a échauffé les esprits, au point de voir nombre de politiques perdre leur sang-froid, que ce soit devant une caméra ou derrière leur smartphone. Un spectacle pour le moins inhabituel.

Mardi après-midi, sur le parvis du Palais fédéral, les visages sont tendus. L'ultimatum de la police, fixé à 12 heures, est largement dépassé. Les manifestants crient, chantent, dansent, provoquent aussi les parlementaires qui viennent de terminer leurs travaux.

Dans l'air, l’électricité n'a rien d’un phénomène météorologique, même si la pluie est annoncée pour la mi-journée. Le premier à dégainer est Andreas Glarner (UDC/AG), qui s’en prend vivement à Sibel Arslan (Les Verts/BS). Consciemment ou pas, il l'invective en l’appelant "Frau Arschlan", contraction en allemand de Arslan et Arschloch, ce dernier mot signifiant "trou du cul".

L'élu argovien, qui préside la Commission des institutions politiques, ajoute: "c’est le droit et l'ordre Madame Arslan! Il n'y a pas ça dans ton pays!". Double nationale Suisse et Turque, la Bâloise s'insurge et rétorque "Je suis Suisse".  "Je voulais dire d'origine", tente Andreas Glarner.

Effet d'emballement

D'autres parlementaires s'en mêlent. Sur les ondes de la radio alémanique, Jacqueline Badran (PS/ZH), lâche, en guise de réplique, un "fucking Glarner", qu’il est inutile de traduire. A son tour, Roland Rino Büchel (UDC/SG), énervé, lance, devant des journalistes qui le filment, un "J’ai honte !", volant ainsi au secours d'on ne sait pas vraiment qui.

L'évacuation de la Place fédérale s'est finalement déroulée dans le calme dans la nuit de mardi à mercredi.

>> Lire : La police a évacué les manifestants pour le climat de la Place fédérale

Mais mercredi matin, le réveil est agité pour les parlementaires. Sur les réseaux, on assiste à une nouvelle vague, de commentaires cette fois-ci. Le ton est malsain, provocateur. A l'instar du message de l'UDC genevois Yves Nidegger, qui détourne une séance de yoga des activistes.

Les Verts, eux, sont accusés d'alimenter le feu, même si le ton est largement différent du côté de Léonore Porchet (Les Verts/VD).

Emotions et bras de fer

Pourquoi cet énervement inhabituel ? Dans la salle des pas perdus, loin de l’agitation, Yves Nidegger répond: "les parlementaires ne sont pas que des animaux politiques. Ils ont aussi des émotions". Ce ton va-t-il perdurer, au-delà de cette session ? Avec les changements sociétaux en cours, "on va vers des bras de fer assez rudes, particulièrement avec l'extrême-droite", estime Nicolas Walder, Les Verts/GE.

Les activistes du climat auront au moins réussi une chose en occupant cette Place fédérale, et ce n’était à l’évidence pas leur objectif premier, énerver les politiciens.

Sujet TV Thierry Clémence

Adaptation web cab

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