Publié

"Les réserves des caisses sont clairement trop élevées", selon Alain Berset

Augmentation justifiée pour les primes maladies? Interview d’Alain Berset
Augmentation justifiée pour les primes maladies? Interview d’Alain Berset / Forum / 5 min. / le 22 septembre 2020
Alors que le Département fédéral de l'intérieur (DFI) a annoncé mardi une hausse de 0,5% de la prime moyenne de l'assurance maladie en 2021, son chef Alain Berset a estimé dans Forum que les réserves des caisses étaient "clairement trop élevées".

Le conseiller fédéral en charge de la Santé a également indiqué sur les ondes de la RTS que les primes de 2021 sont calculées pour couvrir les coûts estimés pour l'année 2021 et pas ceux de 2020. Selon le DFI, il n'est d'ailleurs actuellement pas possible de connaître l'impact de la pandémie de Covid-19 sur les coûts de la santé en 2020.

>> Lire : La prime moyenne de l’assurance maladie augmentera de 0,5% en 2021

Alain Berset a encore rappelé qu'en 2020, la prime maladie moyenne de l'assurance maladie avait augmenté de 0,2%. "Pour la troisième année consécutive, les primes augmentent de manière très modérée. Cela montre que si nous agissons de manière résolue, nous arrivons quand même à faire quelque chose pour maîtriser l'évolution de ces coûts", a déclaré dans le 19h30 Alain Berset.

"L'idée n'est pas de faire baisser les primes, nous n'y arriverons pas parce que nous avons un système de santé d'excellente qualité et que nous voulons le garder, mais d'éviter des hausses inconsidérées ou injustifiables", a-t-il précisé.

Alain Berset s'exprime sur la hausse des primes d'assurance-maladie.

Concernant les 183 millions de primes perçus en trop l'an dernier, le conseiller fédéral a relevé dans Forum que "sur 30 milliards de primes, c'est un petit pourcentage. Ce qui est important, c'est que les réserves appartiennent aux assurés et à personne d'autre. Et quand des primes sont perçues de manière trop élevée, il y a moyen, et cela a été réalisé, de pouvoir rembourser les assurés qui les ont payées".

Inciter mais pas obliger les caisses

Mais il faut reconnaître que "les réserves des caisses sont clairement trop élevées", a déclaré Alain Berset. "Nous essayons de les faire diminuer mais la loi ne nous le permet pas, nous ne pouvons pas aujourd'hui forcer une diminution des réserves parce que les primes doivent couvrir les coûts".

"Ce que nous pouvons faire, c'est inviter les caisses à calculer de manière très serrée pour que les réserves diminuent, mais nous devons bien constater que jusqu'à présent cela n'a pas trop marché: nous avons des réserves trop élevées", a encore expliqué le Fribourgeois, en relevant que le Conseil fédéral vient de mettre en consultation une révision de l'ordonnance pour inciter à une diminution des réserves.

Loi à modifier

Il est possible de rendre ce système plus efficient, de mieux maîtriser les coûts, sans rien perdre pour les patients, a encore estimé le socialiste, mais "le Conseil fédéral a gentiment épuisé sa marge de manoeuvre par ordonnance, nous devons maintenant modifier les lois, c'est la prochaine étape et c'est d'ailleurs en cours devant le Parlement".

"Cela dit, il n'y a pas aujourd'hui de signal qui montre qu'on doive aller vers une explosion des primes l'année prochaine, ce d'autant moins que nous avons des réserves beaucoup trop importantes. Si vraiment il devait y avoir une évolution des coûts inattendue l'année prochaine, les réserves sont aussi là pour ça", a conclu Alain Berset.

Propos recueillis par Renaud Malik

Adaptation web: France-Anne Landry

Publié