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Les forêts portent encore les stigmates de la sécheresse de l'été 2018

Après la sécheresse de l'été 2018, les forêts durablement éprouvées [Université de Bâle]
Les forêts portent encore les stigmates de la sécheresse de l'été 2018 / La Matinale / 1 min. / le 17 juillet 2020
Les forêts d'Europe centrale et de Suisse en particulier ont été particulièrement éprouvées par la sécheresse de l'été 2018, selon une étude internationale dirigée par l'Université de Bâle. De nombreux arbres survivants sont désormais davantage sujets aux attaques de bostryche ou de champignons.

C'est ce qui ressort de cette étude menée notamment sur le site de recherche "Swiss Canopy Crane II", à Hölstein (BL), où des mesures sont effectuées dans la couronne des arbres. Le projet a démarré en 2018 et est prévu sur vingt ans.

L'épicéa, ou sapin rouge, a subi le plus de dommages. Mais même des espèces considérées comme résistantes à la sécheresse comme le hêtre, le sapin blanc ou le pin, ont souffert, a indiqué jeudi l'alma mater bâloise.

Des années à s'en remettre

Yann Vitasse est l'un des auteurs suisses de cette étude, il se rappelle vendredi dans La Matinale de l'été 2018: "On a beaucoup de hêtres qui ont commencé à brunir dès le mois de juillet suite à la période caniculaire et de sécheresse qui a entraîné une pression pour les arbres qui n'ont pas eu assez d'eau. Les branches ont commencé à caviter, c'est à dire que de l'air y entrait, d'où le brunissement".

Deux ans plus tard, les forêts affaiblies sont dévastées par les parasites et même si les conditions ont un peu changé, les arbres gardent en mémoire le traumatisme de 2018.

"Un changement dans l'environnement ne provoque pas seulement des réactions immédiates. Mais il peut se passer des années avant qu'un arbre ou un écosystème se remette complètement après un tel changement", explique Roman Zweifel, chercheur à l'Institut fédéral de recherches sur la forêt.

Vers des forêts différentes

Selon de récentes estimations, les précipitations devraient diminuer d'un cinquième d'ici 2085 en Europe. Les chercheurs estiment donc incontournable d'évoluer vers des forêts différentes, plus diversifiées notamment.

Il s'agit selon eux d'étudier quels arbres et combinaisons d'arbres sont les mieux à même de résister aux épisodes de canicule et de sécheresse qui vont immanquablement augmenter, tout en tenant compte des aspects économiques. Ces travaux sont publiés dans la revue Basic and Applied Ecology.

Propos recueillis par Rinny Gremaud
jfe avec ats

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