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Le Covid-19 regagne du terrain en Suisse. Le point en quatre graphiques

Après un mois de déconfinement, le coronavirus commence à regagner du terrain en Suisse. Décryptage avec le médecin cantonal neuchâtelois de quatre indicateurs pour suivre en détail l'évolution du Covid-19.

Frontières, cinémas, discothèques, football, manifestations, les assouplissements se sont succédé en juin. Mais ce déconfinement s'accompagne d'une hausse du nombre de cas de coronavirus, d'après les données de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP).

Début juin, le nombre de nouveaux cas quotidien oscillait autour de 15. Ces derniers jours, il a quadruplé et franchi à plusieurs reprises la centaine.

"En 15 jours, la situation peut devenir épidémique"

Le médecin cantonal neuchâtelois, Claude-François Robert, qualifie cette augmentation de "soutenue et préoccupante", même si les chiffres restent largement inférieurs à ceux de mars et avril. "Une chose qu'on a apprise, c'est la rapidité de l'épidémie. En 15 jours, la situation peut devenir épidémique, donc nous sommes très attentifs".

Elément rassurant, le nombre de nouvelles hospitalisations s'avère très faible. Mais comme la maladie s'aggrave souvent après une dizaine de jours, il est trop tôt pour connaître les conséquences de la hausse actuelle des contaminations. "Si on voit une augmentation des hospitalisations aux soins intensifs, on paie ce qu'il s'est passé 2 à 3 semaines plus tôt", explique Claude-François-Robert.

Légère hausse du taux de tests positifs

Est-que la hausse des cas s'explique par la hausse du nombre de tests? Celui-ci a presque triplé à la fin du mois de juin. Davantage de tests égal davantage de cas positifs? Pas uniquement.

Le taux de tests positifs dévoile que la proportion de contaminés est plus élevée qu'auparavant. Même s'il reste loin de son niveau au plus fort de la crise, où près d'un test sur quatre revenait positif, ce taux a augmenté ces derniers jours, dépassant 1%.

Foyer à Zurich

Bien qu'il soit trop tôt pour parler de deuxième vague selon Claude-François Robert, cette augmentation des cas et du taux de tests positifs montre que le virus circule à nouveau davantage dans la population. Mais le risque n'est pas le même partout.

Comme lors de la première vague, le virus ne touche pas l'ensemble du pays de manière homogène. "Contrairement à la grippe, le Covid-19 crée des poches de contamination", image le médecin cantonal neuchâtelois.

Cette fois, c'est Zurich qui se trouve au coeur de l'épidémie. Près de 300 cas ont été découverts dans le canton depuis le 1er juin, soit un quart du total. La proportion est encore plus forte durant la dernière semaine, après la découverte d'un foyer lié à une discothèque.

Avec plus d'une centaine de malades chacun, Vaud, le Valais et Argovie figurent parmi les autres cantons les plus touchés. C'est d'ailleurs le Valais qui compte le plus de cas par habitant en juin.

"Mettre le paquet maintenant"

La situation n'est pas hors de contrôle, assure le médecin cantonal neuchâtelois. Si la réaction ne tarde pas: "Il faut mettre le paquet, et vite. C'est plus facile d'agir maintenant que de rattraper une situation où le nombre de cas double tous les 2 à 3 jours."

Pour lui, cela passe par les enquêtes d'entourage pour identifier les chaînes de contamination, le port du masque, la distanciation sociale et le respect des règles d'hygiène.

Les cantons de Vaud et du Jura viennent d'ailleurs de rendre obligatoire le port du masque dans les commerces dès la semaine prochaine.

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Valentin Tombez

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