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Caritas veut briser le tabou de la pauvreté

La Suisse compte près d'un million de pauvres, selon Caritas
La Suisse compte près d'un million de pauvres, selon Caritas
La pauvreté existe en Suisse. Caritas publie un manuel de référence sur la question et donne des pistes pour éviter que des pans de la population ne tombent dans la pauvreté.

«En Suisse, le thème est un peu tabou. On vit dans l'illusion
qu'il n'y a pas de pauvreté alors qu'elle existe bel et bien», a
expliqué lundi Jean-Noël Maillard, directeur de Caritas Jura et
président de la Conférence des Caritas romandes.

Des causes multiples

Publié en septembre dernier en allemand, le «Manuel sur la
pauvreté en Suisse» est désormais disponible aussi en français. Sur
220 pages, il fait le point sur ce thème sensible où il n'existe
pas de véritable statistique. Selon les décomptes de l'oeuvre
d'entraide, il y aurait près d'un million de pauvres en
Suisse.



Les causes de cette pauvreté sont multiples: faible niveau de
formation, mauvais salaires, endettement, divorce, chômage de
longue durée, conditions de travail précaires ou longues maladies.
Peu de personnes sont à l'abri: environ 30% de la population court
le risque de glisser dans la pauvreté, selon Caritas.



ats/ant

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Promouvoir la formation

On peut et on doit combattre le phénomène, explique l'oeuvre d'entraide. Pour prévenir la pauvreté, le meilleur moyen est l'école. «La plupart des personnes qui restent durablement au chômage ou à l'aide sociale ont un niveau très bas de formation. Nous ne sommes pas égaux face à la formation» note Jean-Noël Maillard.

Caritas appelle de ses voeux une scolarisation précoce, un développement des lieux d'accueil, un suivi extrascolaire avec des devoirs surveillés et des places de formation pour tous. «Les enfants qui ne peuvent pas recevoir d'aide de leurs parents ne doivent pas être pénalisés», constate le directeur de Caritas Jura.

Enfin, le phénomène des «working poor» ne devrait plus exister. «Il faudrait faire admettre l'idée qu'un adulte qui travaille à plein temps ne doit pas avoir besoin de recourir à l'aide sociale», conclut Jean-Noël Maillard.