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La rédaction des directives anticipées est en forte hausse depuis le Covid-19

Le boom des directives anticipées en Suisse romande durant la crise du coronavirus.
Le boom des directives anticipées en Suisse romande durant la crise du coronavirus. / 19h30 / 2 min. / le 15 juin 2020
Les demandes pour rédiger des directives anticipées ont explosé en Suisse romande, durant cette période de coronavirus, selon Pro Senectute. Les personnes âgées sont celles qui ont le plus entrepris cette démarche.

"J'ai eu des proches qui ont attrapé le virus et qui étaient très, très malades. J'ai vu ces personnes souffrir, je les ai suivies, j'ai téléphoné tous les jours aux HUG. A 87 ans, elles n'arrivaient plus à parler, à respirer, et maintenant, après deux mois, elles sont toujours malades", témoigne lundi dans le 19h30 Susanne Degives, Genevoise d'adoption.

Comme Susanne, de nombreuses personnes ont pris conscience de l'importance d'indiquer ce qu'elles souhaitent pour leur fin de vie. La Ligue suisse contre le cancer enregistre une nette hausse des commandes de directives anticipées en mars et avril 2020 par rapport aux mois précédents. Les téléchargements de ce document, en Suisse romande, ont explosé: +150% comparé à l'année dernière.

Des images qui font peur

De son côté, Pro Senectute indique que les commandes de directives anticipées ont augmenté de 44% en mars et de 55% en avril.

L'organisation constate que dans cette situation de crise très violente, les images vues à la TV ont fait peur, explique Alain Huber, secrétaire romand de Pro Senectute Suisse. "Nous avons eu beaucoup de retours de personnes plus âgées qui disent: 'Moi j'ai bien vécu, j'ai 90 ans, je n'ai pas envie de mourir comme ça'. Conséquence: beaucoup de personnes ont décidé de remplir des directives anticipées pour dire comment elles aimeraient finir leur vie".

Chez son médecin généraliste

C'est le cas de Susanne Degives, qui va déposer ses directives anticipées chez son médecin généraliste. Elle en gardera toujours une copie sur elle. "Je n'aimerais pas terminer en légume. Je ne veux pas vivre ça, je ne veux pas avoir cette souffrance de manquer d'air et ne plus pouvoir respirer. Je trouve qu'on doit laisser partir les personnes d'un certain âge tranquillement".

Savoir que ses dernières volontés seront respectées laisse la liberté à Susanne de savourer pleinement ce que la vie a encore à lui offrir. Et dans l'immédiat, c'est de fêter son 84e anniversaire.

Reportage TV: Chloé Steulet, Alain Pentucci

Adaptation web: Jean-Philippe Rutz

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