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La Suisse entre dans une phase de mortalité particulièrement faible

La Suisse entre dans une phase de mortalité particulièrement faible [Keystone/Pool - Laurent Gillieron]
La Suisse entre dans une phase de mortalité particulièrement faible / Le Journal horaire / 1 min. / le 11 juin 2020
Après une phase de surmortalité liée à la maladie du Covid-19, la Suisse vient d'entrer dans une phase de "sous-mortalité". C'est ce que révèlent les derniers chiffres de l'Office fédéral de la statistique. Un phénomène que l'on observe parfois après les canicules.

La mortalité en Suisse a dépassé la norme de ce qui est considéré comme habituel entre mi-mars et mi-avril. Puis elle est redescendue et est restée quelques semaines dans les bornes. Ensuite, elle est ressortie de la normalité, mais vers le bas durant la dernière semaine de mai.

Ce sont les chiffres les plus récents à disposition, car un petit délai est toujours nécessaire pour ce genre de données.

Une baisse de 20%

D'après les déclarations de décès auprès des communes, il y a eu en moyenne 165 morts par jour durant cette période ces cinq dernières années.

Comme les chiffres 2020 sont récents, il peut y avoir quelques retards d'enregistrement, mais cette année, selon les données actuelles, trente morts de moins par jour ont été comptabilisés. Cela représente une baisse de presque 20%.

"L'effet de moisson"

Cette baisse – tout comme la hausse qui l'a précédée – concerne presque exclusivement les 65 ans et plus.

D'après l'OFS, c'est vraisemblablement ce que les démographes appellent un "effet de moisson": lorsque beaucoup de personnes fragiles ou âgées sont fauchées plus tôt que prévu – après une saison de grippe particulièrement meurtrière ou une canicule, par exemple – on observe souvent une sorte de creux juste derrière. Parce qu'une partie des personnes qui seraient mortes à ce moment-là ont déjà été emportées.

Nombre de décès par semaine en Suisse en 2020. Etat des données au 9 juin 2020. [OFSP]

Ce phénomène a notamment été observé après la méchante grippe et la vague de chaleur de 2015. Et à nouveau en 2017.

Cela ne compense toutefois pas la surmortalité liée au Covid-19 pour l'instant. Au pic de la crise, entre 70 et 80 décès étaient comptabilisés en surcroît de la norme, par jour.

En outre, la surmortalité a duré plusieurs semaines, tandis que, pour l'heure, la baisse n'est enregistrée que sur une semaine. Il faudra attendre pour constater si cela se prolonge et avoir une vue d'ensemble de l'année 2020.

Lucia Sillig/sjaq

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