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Mosquée de Gènève: la direction s'explique

L'affaire de la mosquée de Genève n'en finit pas de faire parler d'elle
La direction de la mosquée de Genève s'exprime enfin
Cinq jours après les licenciements retentissants à la Mosquée de Genève, le nouveau directeur de la Fondation culturelle islamique de Genève est enfin sorti de l'ombre. Fathy Neamatoullah s'explique vendredi dans la presse.

Dans "Le Temps" et "Le Matin", le dirigeant saoudien se défend
d'avoir été envoyé en Suisse pour des motifs idéologiques. Il
affirme avoir pour mission d'améliorer la gestion de la mosquée de
Genève.



"Je suis administrateur et je suis venu faire de
l'administration", déclare Fathy Neamatoullah dans une interview
accordée vendredi au "Temps". Cet homme âgé de 68 ans affirme
n'avoir aucune formation en théologie: "Ma venue ici n'a rien à
voir avec la politique ou la religion". "Je ne suis pas un
intégriste", affirme-t-il aussi dans "Le Matin".

Pas un coup de tête

Le nouveau directeur de la Fondation culturelle islamique a
souligné que son contrat portait sur trois ans. C'est la première
fois qu'il est appelé à redresser une institution religieuse. Mais,
souligne-t-il dans "Le Temps", "j'ai une longue expérience de
l'administration d'entreprise, notamment de la gestion du
personnel". "Je suis administrateur et je suis venu pour faire de
l'administration", a-t-il lancé dans Le Matin.



Selon F.Neamatoullah, le licenciement de quatre responsables de la
Fondation culturelle islamique de Genève dimanche dernier n'a pas
été décidé sur un coup de tête. "Je me suis plongé durant de longs
mois dans une masse de documents pour comprendre la situation." Et
de conclure que l'institution pourrait, à ses yeux, être mieux
gérée.



Au micro de la TSR, F.Neamatoullah a déclaré vendredi soir que
"chaque année, il y avait un gros déficit et que chaque année, il
fallait payer et encore payer pour combler la dette".

Des dysfonctionnements

Ridha Ajmi, l'avocat de la Fondation culturelle islamique, s'est
montré encore plus direct. Deux audits ont été demandés par la
Ligue islamique mondiale, l'organisme saoudien qui finance la
fondation genevoise. Selon l'avocat, ces enquêtes ont permis
d'établir que l'institution souffrait de plusieurs
dysfonctionnements.



Il y a eu des manquements au niveau de la gestion, de la
comptabilité et de l'archivage, et les solutions qui ont été
proposées jusqu'à présent pour améliorer la situation ont toutes
échoué, fait remarquer Ridha Ajmi. Le budget annuel de la fondation
genevoise s'élève à environ un million de francs.



"Nous avons tiré la sonnette d'alarme après avoir eu connaissance
de plusieurs audits, mais rien n'a changé", affirme l'avocat dans
la "Tribune de Genève". "L'institution continue à vivre au-dessus
de ses moyens", ajoute-t-il, citant aussi des retards dans le
paiement des salaires des enseignants chargés de donner des cours
coraniques.



agences/boi

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Plus de 310'000 musulmans en Suisse

Selon le recensement de 2000, près de 311'000 musulmans vivent en Suisse, soit 4,3% de la population.

La majorité provient des Balkans et de Turquie.

En 1990, 2,2% de la population était de confession musulmane.

Pour l'heure, le pays compte deux grandes mosquées, l'une à Zurich et l'autre à Genève.

Les musulmans pratiquants sont estimés à moins de 20%.

Fondation saine, dit Ouardiri

Le porte-parole licencié Hafid Ouardiri n'a pas contesté les problèmes de gestion, vendredi "Forums" sur la RSR. Il a évoqué un arriéré d'impôts en 2004. Mais la gestion est de la compétence du conseil de fondation et "on ne règle pas des problèmes financiers en accusant les employés de malversations", a-t-il déclaré.

Pour H.Ouardiri, "il faut remettre la mosquée au milieu du village". La fondation est "saine". Il évoque tout au plus l'incompétence d'un comptable.

L'ex-porte-parole réfute les accusations de reprise en main par l'Arabie saoudite: si la fondation a été créée par le roi de cet Etat, il n'y a jamais eu de mainmise et la mosquée s'est toujours distinguée par sa volonté d'ouverture.

"M.Neamatoullah a dit qu'il était envoyé pour exécuter des ordres, mais c'est lui-même qui se les donne, avec deux ou trois sbires", a-t-il conclu.