Publié

Presque trois quarts des Suisses pour un congé paternité de deux semaines

Les référendaires estiment que le congé paternité coûterait trop cher, notamment aux PME. [Keystone - Thomas Delley]
Les référendaires estiment que le congé paternité coûterait trop cher, notamment aux PME. - [Keystone - Thomas Delley]
Travail.Suisse lance dimanche sa campagne pour un congé paternité de deux semaines, soumis au peuple le 27 septembre. Selon un sondage que le syndicat publie à cette occasion, 71% des Suisses soutiennent le projet.

Selon ce sondage représentatif réalisé par l’Institut Link du 20 au 26 mai auprès de 1034 personnes, seules 16% s'y opposent. Cela montre que c’est le bon moment d’adopter un congé paternité, estime le syndicat.

Le projet prévoit d'accorder aux pères un congé de deux semaines financé par les allocations pour perte de gains. Il devrait être pris dans les six mois suivant la naissance, pas forcément en bloc. Pour Travail.Suisse, cette solution "contribue à un bon départ dans la vie familiale et favorise l'égalité entre hommes et femmes".

"On connaît pour le moment en Suisse un seul jour de congé paternité et ce n'est pas bien pour les familles d'aujourd'hui", souligne le président/directeur de Travail.Suisse Adrian Wüthrich dans La Matinale. "Les pères d'aujourd'hui veulent (…) être des pères présents et c'est un changement de la société qu'il faut aussi montrer un peu dans la politique familiale".

>> L'interview d'Adrian Wüthrich :

Adrian Wüthrich, président de Travail.Suisse. [Keystone - Peter Schneider]Keystone - Peter Schneider
Presque trois quarts des Suisses pour un congé paternité de deux semaines / Le Journal horaire / 58 sec. / le 7 juin 2020

Le contre-projet élaboré par le Parlement constitue par ailleurs un "compromis pragmatique typiquement suisse", se félicite Adrian Wüthrich dans le communiqué. "C'est un investissement pour les familles et cela offre aux PME une position plus équitable".

Un référendum a été lancé par l'UDC et quelques membres des jeunes libéraux-radicaux et du PDC, qui le jugent trop coûteux.

Problèmes organisationnels pour l'UPS

L'Union patronale suisse (UPS) est elle aussi opposée à ce congé paternité, mais ne montera pas au créneau. "On sait qu'il y a une majorité de citoyens qui se disent favorables à l'introduction d'un congé paternité, donc le résultat ne me surprend pas", remarque son responsable romand Marco Taddei. "Alors on ne va pas s'engager dans la campagne en vue de la votation du 27 septembre".

L'UPS expose cependant ses craintes. "Le problème qui se poserait - si cette proposition devait passer le cap de la votation populaire - c'est qu'on fait fi de l'extrême diversité de notre tissu économique qui est composé essentiellement, presque exclusivement, de petites entreprises", poursuit Marco Taddei. "Et c'est là où le bât blesse: deux semaines poseraient des problèmes de type organisationnel".

>> L'interview de Marco Taddei :

Marco Taddei, responsable de l'antenne romande de l'Union Patronale Suisse. [Keystone - Jean-Christophe Bott]Keystone - Jean-Christophe Bott
Congé paternité: interview de Marco Taddei (UPS) / Le Journal horaire / 1 min. / le 7 juin 2020

oang avec ats

Publié