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La Suisse notifie des interdictions de territoire à des djihadistes étrangers

Une prison en Turquie. [Keystone - Abdullah Coskun/Anadolu Agency]
La Suisse notifie des interdictions de territoire à des djihadistes étrangers / La Matinale / 1 min. / le 3 juin 2020
Depuis le début de l’année, l’Office fédéral de la police (Fedpol) multiplie les procédures pour interdire de territoire suisse des ressortissants étrangers, membres présumés du groupe terroriste Etat islamique et qui auraient fui leur lieu de détention dans le nord de la Syrie. Treize ressortissantes françaises sont notamment visées, a appris la RTS.

Depuis quelques semaines maintenant, Fedpol cherche à notifier à treize Françaises leur interdiction d’entrée sur le territoire suisse, a appris la RTS après avoir découvert leurs noms dans une récente feuille d’avis fédéral.

Parmi elles, Hayat B., la veuve du terroriste de l'Hyper Cacher Amedy Coulibaly. Elle aurait fui son lieu de détention dans le nord de la Syrie, selon le Centre d’analyse du terrorisme (CAT) à Paris. Dix autres Françaises visées par la procédure suisse seraient elles aussi en fuite, deux seraient actuellement détenues par le régime syrien, toujours selon le CAT.

Une nouvelle stratégie

Fedpol cherche donc par tous les moyens à éviter le passage ici en Suisse de ces personnes fortement radicalisées, parties rejoindre les rangs du groupe Etat islamique voilà plusieurs années. Cette multiplication des procédures pour interdire le territoire suisse est une nouvelle stratégie des autorités fédérales.

"Etant donné la situation instable dans les régions de conflit en Syrie et en Irak, il y a un risque que ces individus reviennent en Europe, peut-être par la Suisse. Fedpol prononce donc des interdictions d'entrée à l'encontre de personnes qui n'ont pas de lien direct avec la Suisse. La pratique est nouvelle et il s'agit là d'une mesure préventive", explique Anne-Florence Débois, porte-parole de Fedpol.

L’Office fédéral de la police estime que cette mesure a notamment fait ses preuves dans la lutte contre le crime organisé.

Depuis le début de l’année, six personnes, dont deux femmes belges, un Marocain et un Syrien, ayant des parcours et des profils similaires à celui des présumées djihadistes françaises se sont vues interdire l’accès au territoire helvétique.

Marc Menichini/vkiss

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