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Seulement 30 à 50% d'étudiants universitaires sur site à la rentrée

La plupart des universités suisses prévoient de n'accueillir que 30 à 50% d'étudiants par jour dans leurs murs.
La plupart des universités suisses prévoient de n'accueillir que 30 à 50% d'étudiants par jour dans leurs murs. / 19h30 / 2 min. / le 28 mai 2020
La plupart des universités suisses envisagent la rentrée de septembre avec seulement 30 à 50% d’étudiants sur place, a appris la RTS jeudi. Sur les 150'000 étudiants que compte la Suisse, plusieurs dizaines de milliers devraient donc suivre l’enseignement à distance.

"On ne pourra pas accueillir tous les étudiants en présentiel comme avant, tout simplement parce que nous n’avons pas les surfaces pour pouvoir le faire", explique Yves Flückiger, recteur de l'Université de Genève et président de swissuniversities. "Parce qu’avec les distances sanitaires que l’on doit encore aujourd’hui conserver, un auditoire ne pourra être rempli qu’à maximum 25%, et les salles plates peut-être à 50%. Je pense que la majorité des universités vont aller dans un modèle hybride", affirme-t-il.

Ce modèle hybride comprend des tournus pour les étudiants, qui doivent permettre à chacun d’être sur place par moments, notamment pour travailler en petits groupes ou en laboratoire.

Vertus pédagogiques

Outre la logistique, le président de swissuniversities est convaincu des vertus pédagogiques de l'enseignement à distance, comme le fait de pouvoir enregistrer les cours et les re-visionner. Il voit aussi, paradoxalement, des effets bénéfiques dans la relation avec les professeurs.

"Le fait d’être sur une application comme zoom permet à l’enseignant d’avoir un contact visuel avec tous les étudiants et certains ont même affirmé avoir eu davantage de contacts", indique Yves Flückiger.

A l’EPFL, on prépare cette rentrée partiellement à distance selon plusieurs critères. "La première question est pédagogique: qu’est-ce qui doit être fait sur le campus", expose Pierre Vandergheynst, vice-président pour l’éducation à l’EPFL. "Et la deuxième question est d'ordre logistique: contrôler le nombre d’étudiants sur le campus, et limiter leur présence. Je pense qu’on va probablement se stabiliser vers 30 à 50% de présentiel."

La relation, un incontournable

Pas question toutefois d’un enseignement 100% en ligne, comme veut le faire à la rentrée l'Université de Cambridge au Royaume-Uni.

"Le tout en ligne, ce n’est pas une solution viable, ni à court, ni à moyen, ni à long terme. On sent que les étudiants décrochent au bout d’un moment, à cause du manque de dynamique de groupe", soutient Pierre Vandergheynst.

"Une part essentielle de l’enseignement universitaire est le contact entre étudiants, entre étudiants et enseignants, les discussions, les confrontation d’idées", abonde Astrid Epiney, rectrice de l’Université de Fribourg

Modalités communiquées mi-juin

L'alma mater fribourgeoise est celle qui affiche la plus grande réserve quant à l’enseignement à distance qui se dessine à la rentrée. Pour sa rectrice, toutes les pistes doivent être envisagées pour l’éviter au maximum. "On peut imaginer occuper une place sur deux, ou un traçage des étudiants par une inscription au début des cours, voire même l'obligation de porter un masque", énumère-t-elle.

Les universités suisses devraient communiquer mi-juin les modalités précises de leurs organisations respectives pour la rentrée.

Cynthia Gani/kkub

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