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Pro Juventute plaide pour le droit de vote à 16 ans, alors qu'Uri l'accepte

Droit de vote à 16 ans, le parlement du canton d'Uri donne son feu vert. [Keystone - Urs Flueeler]
Le Parlement du canton d’Uri accepte largement le droit de vote à 16 ans / Le 12h30 / 1 min. / le 20 mai 2020
Le parlement uranais veut abaisser l'âge du droit de vote à 16 ans au niveau cantonal. Il a accepté lundi une motion en ce sens par 40 voix contre 15 et une abstention. La fondation Pro Juventute se prononce désormais officiellement en faveur du vote à 16 ans.

Le parlement du canton d'Uri a donné son feu vert au droit de vote à 16 ans en acceptant largement une motion allant dans ce sens lundi. Actuellement seul le canton de Glaris accorde un tel droit à ses jeunes citoyens (lire encadré).

Pro Juventute prend la décision stratégique de se prononcer officiellement pour le droit de vote à 16 ans: "Pro Juventute veut s'engager pour le droit de vote à 16 ans", confirme son porte-parole Bernhard Bürki. "Voilà longtemps que nous encourageons les jeunes à façonner et à participer à notre société. Le droit de vote à 16 ans correspond bien à cet effort. Raison pour laquelle Pro Juventute a décidé d'encourager le droit de vote à 16 ans".

Débat national

Une profession de foi qui est nouvelle, la fondation n'étant pas une organisation politique. Le signal est très clair et il pourrait avoir une influence sur le débat national. La commission des institutions politiques du Conseil national va se pencher sur la question dans une semaine.

Il y a l'exemple de Glaris, qui fait ses preuves depuis treize ans. Et maintenant le parlement d'Uri, qui souligne l'attitude responsables et proactive de la jeunesse durant la crise du Covid19.

Reste à convaincre le peuple. Celui de Neuchâtel avait dit non en février. Mais les temps changent.

>> Lire : Le droit de vote ne sera pas abaissé à 16 ans dans le canton de Neuchâtel

Sujet radio: Alain Arnaud

Adaptation web: Stéphanie Jaquet

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Uri et Glaris, des cantons précurseurs

Le gouvernement uranais est donc favorable à l'abaissement du droit de vote à 16 ans: la motion a été soumise par des membres des quatre groupes parlementaires.

Il y a dix ans déjà, les Jeunes socialistes avaient déposé une demande similaire. Le gouvernement et le parlement y étaient favorables. Finalement, les citoyens avaient dit non à 80%.

Réserves de l'UDC

Lundi, les seules réserves sont venues des rangs de l'UDC. Selon ces opposants, les jeunes de 16 ans qui ne payent pas d'impôts n'ont pas à subir les conséquences financières de leurs prises de position dans les urnes.

La jeunesse a changé, a répondu un député démocrate-chrétien. Il estime que les jeunes doivent être impliqués politiquement à un stade précoce.

Si les jeunes de 16 et 17 ans pouvaient voter dans le canton d'Uri, le nombre d'électeurs augmenterait de 2 à 3%. La motion ne concerne que le droit de vote, mais pas le droit d'être élu qui resterait fixé à 18 ans.

A Glaris depuis 2007

Seul Glaris accorde le droit de vote à 16 ans au niveau cantonal. Le canton de Suisse orientale, victime d'exode de ses jeunes, a choisi en 2007 de donner un signal à sa jeunesse pour l'inciter à rester au pays.

En février, les citoyens neuchâtelois ont refusé à 58,5% l'abaissement de la majorité civique à 16 ans. Des projets sont en discussion dans les cantons de Vaud, Genève, du Valais et de Zurich.

ats