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L'Appel du 4 mai pour un redémarrage "humaniste, local et durable"

Un arbre solitaire (image d'illustration). [Keystone - DPA/Sina Schuldt]
"L'appel du 4 mai", une pétition en faveur d'une économie plus durable en Suisse / Le 12h30 / 2 min. / le 3 mai 2020
Construire un "monde d'après" différent, tel est à l'objectif de l'Appel du 4 mai, une pétition citoyenne qui demande un redémarrage "plus humaniste, local et durable" après la crise du Covid-19. Le texte a déjà recueilli près de 50'000 signatures depuis le 23 avril.

"Nos vies et nos habitudes ont drastiquement changé. Nous avons vécu des expériences hors de l'ordinaire, remettant en question notre mode de vie et nos valeurs, parfois dans la douleur, mais également dans le bonheur d'un lien social renforcé et d'un contact renouvelé avec la nature. Nombre d'entre nous souhaitent un réveil différent de l'avant Covid-19", lance l'Appel du 4 mai sur sa page internet.

Cette pétition sera remise lundi à Berne aux parlementaires au début de la session extraordinaire et entièrement consacrée à la pandémie actuelle. Des employés, des retraités, des managers, des indépendants, des artistes, le texte se veut rassembleur, parce qu'il entend poser une question qui interpelle tout le monde en ce moment: qu'est-ce qu'on va retenir de ces deux derniers mois? Si l'on en retient quelque chose...

>> Lire aussi : Les partis dévoilent leurs revendications avant la session extraordinaire

Remettre en question "le monde de fous dans lequel nous vivions"

Pierre Wazem, auteur de bande-dessinée, est l'un des signataires de l'appel. Pour lui, l'expérience du semi-confinement doit provoquer un changement: "On a expérimenté des choses qu'on n'avait pas expérimentées avant. Des parents ont rencontré leurs enfants alors qu'ils ne les voyaient pas avant 18h-19 en rentrant du boulot. On a joué le jeu du maître d'école, on a consommé local en allant chercher des produits chez le paysan du coin."

Pour le bédéiste, il faut en tirer des conclusions et on ne peut plus continuer "comme avant", "en s'achetant des baskets qui ont fait cinq fois le tour de la planète ou aller passer un week-end à Budapest pour boire des bières pas chères". A ses yeux, c'est "ce monde de fous dans lequel on a vécu jusqu'à maintenant et qu'on pensait offrir à nos enfants" qu'il faut remettre en question.

"Ecouter la voix des gens que l'on n'entend pas"

Concrètement, cet Appel du 4 mai demande aux parlementaires de mettre en place une reprise économique plus sociale, plus locale et plus écologique. Il vise à revaloriser les métiers qui se sont révélés essentiels dans la crise, aider davantage les petits indépendants, favoriser les circuits alimentaires courts ou encore conditionner les aides publiques à des engagements pour le climat.

"Les milieux économiques (...) mettent la pression pour un redémarrage rapide du système en mode business as usual, un soutien aux grandes entreprises, négligeant trop souvent les familles et les indépendant-e-s, poursuit le texte. "Ne leur laissons pas le monopole de la parole. Aujourd'hui plus que jamais, dans notre démocratie directe, nos représentant-e-s doivent écouter la voix des gens que l'on n'entend pas."

En résumé, on n'est pas très loin du programme des partis de gauche. Mais, comme le dit Pierre Wazem, "ces idées philosophiques de vivre mieux ne sont pas la propriété d'un parti politique".

>> Interview dans Forum de Julie Gilbert, autrice, scénariste et signataire de la pétition :

La scénariste Julie Gilbert. [Light - Patrick Fabre]Light - Patrick Fabre
Pétition "Appel du 4 mai": réaction de Julie Gilbert / Forum / 11 min. / le 3 mai 2020

>> Voir aussi notre grand format : Le monde d'après

Martine Clerc/boi

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