Publié

Face à la pandémie du Covid-19, le personnel soignant a besoin d'écoute

L'unité de soins intensifs de l'Hôpital de Sion, le 1er avril 2020. [Keystone - Jean-Christophe Bott]
Des structures d'aide mises en place pour soutenir psychologiquement les soignants / Le 12h30 / 1 min. / le 11 avril 2020
Celles et ceux qui sont au front tous les jours pour lutter contre le SARS-CoV-2 risque de subir un contre-coup psychologique dans les prochaines semaines. Des structures d'aide ont été mises en place, notamment par des psychologues bénévoles.

Quarante psychologues répondent aux questions de la population et des soignants: c'est le projet monté par le cabinet T.AMADEUS. Il a créé une plate-forme de soutien en ligne entièrement dédiée aux angoisses liées au Covid-19.

Des chats en ligne qui s'adressent à la population, mais aussi au personnel soignant. Depuis le lancement de la structure il y a deux semaines, les psychologues ont reçu plus de 300 appels.

Des soignants se sont aussi adressés à ce service gratuit: "Les soignants, par exemple, sont assez soucieux, parce qu'ils ont parfois des consignes qu'ils trouvent assez floues, parce qu'ils sont en manque de matériel... donc c'est assez angoissant pour eux", explique Florine Oury, sa conceptrice. "Comme ils sont en premières lignes et qu'ils ont peu d'informations, ils peuvent vite être inquiets d'être, eux, contaminés et d'aller contaminer leur famille. Quand on n'est pas préparés à ça, on se sent désarmé".

>> Lire : Près de la moitié du personnel soignant veut abandonner son travail

La fatigue surviendra après le marathon

Les HUG ont de leur côté mis sur pied une cellule psychologique depuis le 23 mars dernier. Le psychiatre Guido Bondolfi la coordonne.

Jusqu'à maintenant, il y a eu quelques cas de grande détresse: "Ce n'est pas la majorité. Par leur nature, les soignants ne sont pas des personnes qui ont l'habitude de demander de l'aide et, donc, pour l'instant, on n'a pas trop de demandes. Mais comme il s'agit d'un marathon – on va avoir plusieurs semaines – on fait l'hypothèse que dans les semaines à venir, la fatigue commencera à se faire sentir et nous aurons plus de demandes".

Du côté du CHUV de Lausanne, les collaborateurs peuvent soit se tourner vers la ligne téléphonique, la hotline, mise sur pied dans le canton de Vaud, soit appeler la ligne interne du Centre hospitalier vaudois.

>> Lire : "Il faudra 244'000 professionnels de la santé supplémentaires d'ici 2030"

Natacha Van Cutsem/sjaq

Publié