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Des hôtels proposent à des clients des quarantaines de luxe ou des bureaux

Des hôtels zurichois durement frappés par la crise du coronavirus proposent des offres "spéciale quarantaine".
Des hôtels zurichois durement frappés par la crise du coronavirus proposent des offres "spéciale quarantaine". / 19h30 / 2 min. / le 31 mars 2020
Se couper du reste du monde pour échapper au coronavirus, et tout cela, dans le plus grand luxe. C'est ce que propose depuis le début du mois de mars une chaîne d'hôtels zougoise.

Depuis que la crise du coronavirus a pris de l'ampleur en Suisse, les conséquences sont particulièrement désastreuses pour le secteur hôtelier. Bien qu'ils n'aient pas été forcés par la Confédération à stopper leur activité, c'est la moitié des établissements du pays qui ont dû fermer leurs portes, faute de clients.

Alexandre Hübner, président directeur général de la chaîne zougoise Le Bijou Hotel & Resort Management AG, a lui aussi très vite subi les conséquences de la pandémie. L'idée lui est donc venue de proposer une offre "spéciale quarantaine":

"Avec le coronavirus, nous avons perdu en un rien de temps 80% de notre chiffre d'affaires. Nous avons donc tout de suite réagi avec cette offre. Elle permet notamment de dépanner les touristes étrangers qui n'ont pas pu rentrer chez eux", explique-t-il.

Une dizaine de clients, suisses et étrangers, profitent donc de ce confinement haut de gamme et sur mesure. L'offre comprend notamment les services d'un chef à domicile, un dépistage du coronavirus et un suivi médical 24 heures sur 24 avec consultation quotidienne. Coût de ces 14 jours de retraite dorée, 80'000 francs.

Des chambres transformées en bureau

Mais le secteur du luxe n'est pas le seul à tenter de tirer son épingle du jeu. A Soleure, Chris Van den Broecke est directeur du Zunfthaus zu Wirthen, un petit hôtel du centre-ville. Depuis peu, les chambres ont été transformées en espace de télétravail.

Yves Derendinger, président du tribunal de district, s'y réfugie maintenant depuis une petite dizaine de jours: "Il n'était pas question pour moi d'aller travailler dans un espace de co-working, car c'est souvent très difficile de maintenir la distance sociale. Ici, par contre, je suis seul et je dispose de mes propres toilettes".

Cette location à la journée coûte 25 francs, soit cinq fois moins que le prix d'une nuitée standard.

Pour le directeur, l'idée n'est donc pas de s'enrichir, mais plutôt de se mettre au service de la collectivité: "On ne va pas devenir riche avec cette idée, mais c'est symbolique. On envoie le signal que nous sommes solidaires avec ceux qui traversent des temps difficiles et qui ne parviennent pas à travailler depuis chez eux".

Fanny Zürcher/ther

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