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Les spécialistes craignent une augmentation des violences conjugales liées au confinement

Les spécialistes craignent que le confinement lié au coronavirus ne se traduise par une augmentation des violences conjugales.
Les spécialistes craignent que le confinement lié au coronavirus ne se traduise par une augmentation des violences conjugales. / 19h30 / 2 min. / le 25 mars 2020
En raison du risque d'augmentation de la violence conjugale liée au confinement, le Bureau fédéral de l'égalité entre femmes et hommes a mis sur pied une task force avec les cantons. Son objectif: rappeler qu'il y a une tolérance zéro face à la violence conjugale.

C'est écrit dans le communiqué du Bureau fédéral de l'égalité entre femmes et hommes du 23 mars: "La situation qui prévaut actuellement en raison de la propagation du coronavirus est susceptible d'entraîner une augmentation de la violence domestique. Cela s'explique par le contexte d'incertitude générale et les possibilités restreintes d'éviter les conflits à domicile".

Le communiqué précise que "pour l'heure, les cantons ne constatent aucune dégradation de la situation". Mais la vigilance est de mise.

"Avec les cantons, on regarde chaque semaine où en est la situation, est-ce qu'il y a une péjoration, est-ce qu'il y a des besoins, mais aussi comment y répondre. L'objectif, aussi bien pour la Confédération que pour les cantons, est clair: même en situation de pandémie, il y a une tolérance zéro face à la violence domestique", explique Sylvie Durrer, directrice du Bureau fédéral de l'égalité entre femmes et hommes, interrogée par le 19h30.

Béatrice Cortellini, qui dirige l'Association "Aide aux victimes de violence en couple", à Genève, relève que les personnes qu'elle accompagne régulièrement font davantage appel à elle ces derniers jours. "Elles ont besoin d'être rassurées. Elles ont des questions nouvelles en lien avec ce confinement. Les personnes séparées veulent notamment savoir comment vont se passer les droits de visite maintenant que les enfants ne vont plus à l'école. Quant aux personnes confinées avec un partenaire violent, elles souhaitent savoir comment être malgré tout en lien avec nous et non pas isolées", dit la psychologue.

Le syndrome du dimanche soir

Béatrice Cortellini rappelle qu'on donne souvent comme exemple que "là où la femme en Suisse est le plus en danger, c'est le dimanche soir à partir de 18h, dans sa cuisine. Pourquoi ? Parce que ça fait deux jours que les partenaires sont les uns sur les autres, qu'ils sont stressés, fatigués. C'est là qu'il y a le plus d'interventions de police pour violences conjugales. Le confinement, c'est comme si tous les jours étaient le dimanche soir. On comprend mieux pourquoi ça peut augmenter le stress et l'angoisse dans les familles", estime-t-elle.

Pour lutter contre le fléau de la violence conjugale, Marc-Antoine La Torre, qui dirige le Foyer Arabelle, à Genève, hébergeant des femmes confrontées à la violence, encourage les victimes à garder le lien avec les amis, les proches. Il met aussi l'accent sur l'importance de la solidarité. "On est tous un voisin, un ami, une partie de la famille. On peut connaître des personnes qui connaissent des difficultés au niveau du couple. Il faut être très attentif à ces situations-là et pouvoir réagir. Si on entend des cris, il ne faut pas attendre que la situation s'améliore. En effet, la situation ne va pas s'améliorer", affirme Marc-Antoine La Torre.

Fabiano Citroni

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Que faire si vous êtes victime de violence conjugale?

- En cas d’urgence, composez le 117 pour alerter la police ou le 144 pour obtenir une aide médicale.

- Si vous souhaitez obtenir des conseils gratuits, confidentiels et anonymes dans toute la Suisse, rendez-vous sur le site: www.aide-aux-victimes.ch

- Si vous souhaitez obtenir des adresses de maisons d’accueil, rendez-vous sur un de ces trois sites:
https://www.aide-aux-victimes.ch/fr/ou-puis-je-trouver-de-laide/
https://frauenhaus-schweiz.ch/fr/page-daccueil/
https://www.violencequefaire.ch