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Double oui socialiste pour le 26 novembre

Maury Pasquier pour l'harmonisation des allocations
Maury Pasquier pour l'harmonisation des allocations
Les socialistes suisses, réunis en congré à Sursee (LU), ont approuvé dimanche l'harmonisation des allocations familiales et la loi sur la coopération avec les pays de l'Est, soumises au vote le 26 novembre.

Le premier objet, qui vise à harmoniser les allocations
familiales à 200 francs par enfant et 250 francs par jeune en
formation, a été accepté à l'unanimité. Le milliard de cohésion
destiné aux nouveaux membres de l'Union européenne a quant à lui
été soutenu par 314 voix contre une.

Efforts de cohésion

Chargé de défendre ce deuxième objet, le conseiller national
vaudois Roger Nordman a rappelé que le milliard que la Suisse doit
verser à l'Union européenne (UE) pour ses efforts de cohésion
«n'est qu'indirectement l'objet de cette votation». En effet, la
loi sert seulement de base légale au versement de ce milliard. Un
arrêté fédéral devra encore être élaboré après la votation.



Selon M. Nordmann, le but principal de la loi est de prolonger de
10 ans et d'adapter la base légale de la coopération avec les Etats
d'Europe de l'Est et les anciennes républiques d'URSS. Si les
Suisses votent «non», on ne pourra plus aider les pays de l'Est non
membres de l'UE dès 2007 et on ne pourra pas participer à l'effort
européen de cohésion, a-t-il expliqué.

Le prix des bilatérales

«Pour un pays riche comme le nôtre, être digne de son rang,
c'est aider les pays démunis à sortir la tête de l'eau», a déclaré
le Vaudois. «Voter oui le 26 novembre est une manière de dire notre
attachement à l'oeuvre de pacification, de développement et de
solidarité que représente l'Union européenne.»



«Il est légitime que celle-ci nous demande de participer à l'aide
aux pays de l'Est, car les accords bilatéraux nous font directement
bénéficier de leur développement, notamment en terme de marchés
d'exportation», a poursuivi M. Nordmann. «Refuser cette
contribution reviendrait à resquiller.»



«C'est ce que nous propose les milieux anti-européens», qui ont
saisi le référendum contre la loi. «Il est évident que les 25 pays
de l'UE seront mal disposés à poursuivre des discussions avec un
resquilleur. On peut donc dire que le milliard de cohésion est le
prix du ticket bilatéral.»

Augmentation sensible

Chargée de son côté de défendre l'harmonisation des allocations
familiales, la conseillère nationale genevoise Liliane Maury
Pasquier a appelé les socialistes à s'engager avec force dans la
campagne. «Malgré tous ses défauts, il nous paraît essentiel de
soutenir la loi, car elle permet de franchir un premier pas pour
une politique familiale digne de ce nom», a-t-elle dit.



Selon Mme Maury Pasquier, la nouvelle loi permettra d'augmenter
les allocations pour enfants dans 17 cantons et les allocations de
formation professionnelle dans 20 cantons. «Actuellement, en
Suisse, 250 000 enfants vivent en dessous du seuil de pauvreté»,
a-t-elle dit.



Les Suisses doivent voter sur la loi sur les allocations
familiales car les milieux patronaux ont saisi le référendum. Ces
derniers ne veulent rien changer au système d'allocations actuel
qui, selon eux, a fait ses preuves. Ils estiment que l'allocation
mensuelle moyenne de 188,50 francs accordée actuellement en Suisse
est déjà l'une des plus généreuses d'Europe.

Nouvelle vice-présidente

Parallèlement, les délégués du PS ont nommé la conseillère
nationale Silvia Schenker à la vice-présidence du parti. Cette
Bâloise de 52 ans succède ainsi à la conseillère nationale bernoise
Ursula Wyss, qui a repris la direction du groupe parlementaire aux
Chambres fédérales.



Assistante sociale, Mme Schenker parle l'allemand et le français.
Elle siège à Berne depuis 2003. Auparavant, elle a été notamment
présidente du groupe socialiste au Grand Conseil de Bâle-Ville.
Elle s'est imposée face à la conseillère nationale genevoise Maria
Roth-Bernasconi et Susanne Hugo-Lötscher, une députée au Grand
Conseil valaisan.



La Bâloise a convaincu dimanche les participants au congrès de
Sursee en critiquant le démantèlement de l'Etat social. Elle a dit
vouloir particulièrement s'engager pour le personnel des services
publics, la hausse des crédits à la formation et le développement
des structures extra-scolaires.



Le conseiller d'Etat vaudois Pierre-Yves Maillard a quant à lui
été reconduit au second poste de vice-président. Hans-Jürg Fehr a
de son côté été réélu pour deux ans à la présidence du PS. Les
participants au congrès lui ont réservé une standing ovation de
plusieurs minutes.



ats/kot

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Le PS derrière Calmy-Rey

La conseillère fédérale Micheline Calmy-Rey a dû renoncer à venir dimanche au Congrès, à la suite du décès de son père. Dans son discours écrit distribué aux délégués, elle a appelé à lutter contre ceux «qui ont pour unique but de réduire la quote-part de l'Etat».

Sur le plan international, la Suisse «a besoin, pour défendre ses intérêts, de la coopération international et de sa neutralité. Mais neutralité ne signifie pas indifférence. Elle nous donne la responsabilité de dire et d'agir. Il n'y a pas d'indifférence possible à l'égard de la pauvreté, du terrorisme ou des génocides», a-t-elle ajouté.

La Genevoise a d'ailleurs obtenu le soutien officiel qu'elle voulait de son parti pour une «politique active de la Suisse au service de la paix au Proche-Orient», le Congrès des délégués ayant adopté dimanche une résolution en ce sens.

Les socialistes ont des ambitions

Le Parti socialiste veut devenir le premier parti du pays lors des élections fédérales de 2007. S'il y arrive, il «fera sauter la majorité de droite au Conseil fédéral» et exigera un troisième siège pour la gauche à la place de celui du radical Hans-Rudolf Merz.

«Si nous avons gagné beaucoup de sièges, nous exigeront ce siège pour nous», a précisé le vice-président du parti Pierre-Yves Maillard. «Autrement, il pourrait revenir aux Verts, voire au PDC, si ce parti présente un candidat avec lequel nous pouvons travailler.»

La nouvelle présidente du groupe parlementaire socialiste a de son côté estimé «que Hans-Rudolf Merz serait un bon candidat à une retraite anticipée fin 2007». Ursula Wyss lui a reproché de répéter toujours la même litanie: «baisser les impôts des riches, baisser les impôts de toutes celles et ceux qui n'en ont pas vraiment besoin».