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"Le Tessin doit fermer les écoles et sa frontière avec l'Italie", estime le Dr Andreas Cerny

La progression du coronavirus au Tessin: interview d’Andreas Cerny (vidéo)
La progression du coronavirus au Tessin: interview d’Andreas Cerny (vidéo) / L'invité-e d'actualité / 8 min. / le 11 mars 2020
Alors que le Tessin est en première ligne face à l'épidémie de coronavirus, le médecin Andreas Cerny demande des mesures drastiques pour son canton: fermer les écoles et les frontières avec l'Italie.

Pour éviter la diffusion du virus, "il faut fermer les écoles et la frontière avec l'Italie", a averti mercredi le Dr Andreas Cerny, également professeur à la faculté de médecine de l'UNIBE, dans La Matinale. "Je vous parle comme médecin qui suit des patients très fragiles. Je constate, comme les collègues italiens, qu'il y a une croissance exponentielle des cas. Je vois aussi que les structures sanitaires en Lombardie sont en grande difficulté à suivre ces patients. Nous avons intérêt à tout faire pour éviter la diffusion du virus."

Mais pour l'instant, les autorités cantonales et fédérales n'envisagent pas de fermer les écoles, se basant sur le fait que les enfants tombent moins souvent malades, et que s'ils sont gardés par leurs grands-parents, ils risquent de les infecter.

"Les données récentes montrent que l'observation initiale indiquant que les enfants sont moins touchés par les pneumonies sévères et par la diffusion du virus n'est pas vraie", a encore précisé le Dr Cerny. "Les enfants s'infectent et transmettent le virus aussi. Ils sont souvent asymptomatiques. C'est encore plus dangereux, car les parents ne savent pas que leur enfant est infecté."

S'inquiéter des conséquences sur les adultes qui vont garder les enfants à la maison, est un "argument ridicule, si les enfants ne sont pas infectés, ils n'infecteront pas leurs familles, mais s'ils vont à l'école, ils peuvent être contaminés et c'est là que l'épidémie se développe".

Fermer les frontières

Andreas Cerny demande aussi que le Tessin ferme ses frontières avec l'Italie. "Nous sommes dans la phase de croissance exponentielle, comme en Lombardie. Dans peu de semaines, nous n'aurons plus les ressources pour soigner tout le monde. Le problème, c'est surtout les patients qui développent des pneumonies sévères, qui ont besoin de soins intensifs et qui vont occuper des places pour 2 à 4 semaines. Nous n'avons pas assez de places", a-t-il également relevé.

"Nous vivons des temps exceptionnels, il faut trouver des solutions exceptionnelles", a conclu le Dr Andreas Cerny.

Propos recueillis par Romaine Morard/lan

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