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Deux décès suite à l'incendie de Champ-Dollon

La situation a entraîné des troubles, récemment, à Champ-Dollon
La surpopulation carcérale pas à l'origine du drame
Les deux détenus qui avaient été blessés dans l'incendie à la prison de Champ-Dollon sont décédés. Le prisonnier qui avait bouté le feu à sa cellule est mort vendredi soir au CHUV. Le second est mort samedi.

Ce dernier, qui avait été intoxiqué par la fumée, se trouvait
dans la cellule au-dessus du foyer de l'incendie. Il était dans un
état grave depuis vendredi.

«Cette situation est vécue très durement par l'ensemble du
personnel de Champ-Dollon», a indiqué samedi à l'ATS Fabrizio
Bervini, le directeur adjoint de l'Office pénitentiaire (Ofpen).
«Garantir l'intégrité corporelle des prisonniers fait partie de
notre mission», a-t-il ajouté.

Encore des questions

Les autorités pénitentiaires ignorent pour l'heure comment le
pyromane, un homme de 38 ans souffrant de graves troubles
psychiques, a fait pour bouter le feu à sa cellule. «L'enquête
judiciaire en cours n'a toujours pas livré de résultat», a indiqué
M. Bervini.



Vendredi à 04h45, lorsque les gardiens ont aperçu la fumée dégagée
par les flammes, l'incendie avait déjà pris une très forte ampleur.
Les cellules de la prison de Champ-Dollon ne sont pas équipées de
capteurs d'alarme incendie.

«Il est clair que l'analyse technique de ce grave accident pose
des questions qui seront étudiées de façon approfondie. Mais les
solutions envisagées devront tenir compte des contraintes
architecturales du bâtiment», a ajouté M. Bervini.

Surpeuplement pas en cause

Actuellement, 458 détenus cohabitent à Champ-Dollon, alors que
la prison préventive n'est prévue que pour en accueillir 270. Selon
le directeur de l'établissement Laurent Beausoleil, le
surpeuplement de Champ-Dollon n'a cependant aucun lien avec ce
prisonnier qui a incendié sa cellule.



Le pyromane était inculpé de vol et se trouvait en détention
préventive depuis mai à Champ-Dollon. Même s'il souffrait de
troubles psychiques, la justice n'avait pas prononcé une mesure
d'internement à son égard. Depuis 1995, le pyromane défunt avait
effectué treize séjours en prison.



Les incendies sont rares à Champ-Dollon. Le dernier cas grave
remonte à 6 ou 7 ans, lorsqu'une femme avait mis le feu à sa
cellule et s'était grièvement brûlée.



ats/sn

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Champ-Dollon sera agrandie

Le gouvernement genevois a adopté le 22 mars 2006 le projet d'extension de la prison de Champ-Dollon, pleine à craquer depuis des années. La nouvelle structure pourra accueillir dans un premier temps 64 détenus.

La nouvelle prison sera constituée d'unités préfabriquées de 32 places chacune offrant à moindre coût toutes les garanties en matière de sécurité et de conditions de détention.

Les pavillons devraient être installés à proximité mais en dehors de l'enceinte de Champ-Dollon, sur une parcelle appartenant à l'Etat.

Cette solution doit permettre de désengorger rapidement la prison de Champ-Dollon, la plus surpeuplée de Suisse avec un taux de remplissage moyen en 2005 de 162% (458 détenus pour 270 places).

Multirécidiviste

Le détenu incendiaire, en préventive pour vol, avait déjà tenté de mettre le feu à sa cellule jeudi soir vers 22h50. Le sinistre a rapidement été maîtrisé.

L'auteur de l'incendie a alors subi une fouille complète, avant d'être transféré dans une autre cellule. Toutes les précautions nécessaires auraient été prises.

Le détenu n'avait plus ni briquet ni allumettes. Une enquête a été ouverte et devra déterminer comment il a pu bouter le feu vers 04h45 vendredi matin, notamment s'il a bricolé des fils électriques.