"Les pubs de Crypto montrent qu'elle exploitait l’image de la Suisse"

Les publicités, publiées dans plusieurs revues militaires suisses, insistaient sur la "souveraineté", la "sécurité" et la "confiance" offertes par la firme de cryptage, en réalité noyautée par les services secrets américains et allemands.

"Pour rester souverain", vante par exemple une publicité de Crypto AG de 2011, qui revendique le fait de fournir ses machines dans "plus de 130 pays", lesquels ignoraient le propriétaire véritable de la firme basée en Suisse.

Une autre publicité datant de 1988 affiche le slogan : "Avoir confiance est bien. Crypto est mieux" ("Vertrauen ist gut. Crypto ist besser"), en posant la question: "Conversations confidentielles, des étrangers écoutent-ils ?" Alors que précisément la CIA et le renseignement allemand pouvaient écouter les échanges prétendument protégés par Crypto.

Pour Stéphanie Roulin, ces publicités mensongères soulignent les "contradictions" révélées par l’affaire Crypto en matière de neutralité suisse.

Invité de l’émission "Pardonnez-moi", aux côtés de l’historienne Stéphanie Roulin, l’ancien ambassadeur américain Charles Adams, actif dans l’actuelle campagne du Démocrate Pete Buttigieg, estime quant à lui que "l’action de la CIA était de bonne guerre" et que c’est "coup de maître d’un point de vue américain."

DR

_{L’émission intégrale sera diffusée dans Pardonnez-moi dimanche 23 février.}