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Intempéries: deux morts, l'eau monte encore

Le niveau des cours d'eau reste élevé (ici le Sayon).
Le niveau des cours d'eau reste élevé (ici le Sayon).
La police et les pompiers ont encore été sur les dents mardi suite aux intempéries de ces trois derniers jours. La situation s'est calmée, mais le niveau des eaux reste préoccupant.

Deuxième victime des eaux en furie, un ouvrier s'est
probablement noyé dans le Rhin. L'homme de 50 ans, employé du
barrage de Wyhlen, en Allemagne près de Bâle, a glissé, puis chuté
dans le fleuve vers 8h30, alors qu'il était en train de déblayer
des déchets. Il a été rapidement emporté par le fort courant et
s'est enfoncé dans les flots.

Son corps, recherché par une équipe de 50 secouristes, n'a pas
été retrouvé. Lundi déjà, une fillette de 3 ans avait péri, noyée
dans un torrent à Oberhallau (SH).

Fin des fortes précipitations

Les fortes précipitations de ces derniers jours ont cessé mardi.
Entre lundi soir et mardi à midi, il est tombé, sur une lignée de
Genève à Zurich, 80 à 110 millimètres de pluie, soit davantage que
la norme pour tout le mois d'avril, selon MétéoSuisse. Certaines
régions des Alpes ont été gratifiées de 20 à 50 centimètres de
neige.



Le niveau des eaux s'est peu à peu stabilisé mardi. Le lac de
Bienne a ainsi poursuivi sa lente décrue. Après avoir grimpé de 75
centimètres depuis dimanche, le niveau était mardi en fin de
journée à 430,08 mètres, soit à 17 centimètres du seuil de crue.
Cette baisse a été possible grâce à l'ouveture des écluses à Port
qui permettent d'évacuer 650 mètres cubes d'eau par secondes.



En revanche, le lac de Neuchâtel continuait à monter légèrement,
d'environ un centimètre par heure. En fin de journée, il a atteint
430,24 mètres, sa cote historique mesurée en 1987. Mais il restait
encore douze centimètres avant qu'il ne dépasse son seuil de crue,
qui se situe à 430,35 mètres.

Situation critique

La situation critique aux abords des Trois Lacs pourrait durer
jusqu'à fin mai voire début juin, selon le temps qu'il fera. Le
niveau du lac de Morat a augmenté de 6 centimètres au cours de la
nuit de lundi à mardi, avant de redescendre. Le canal de la Broye
reste interdit à la navigation entre les lacs de Morat et
Neuchâtel.



Dans cette région, des soldats ont aidé les sapeurs-pompiers à
lutter contre les inondations. L'armée a en particulier fourni des
milliers de sacs de sable pour endiguer les flots du Lyssbach et de
la Broye.



Dans le Nord vaudois, le niveau de la Thielle était
particulièrement haut. Le Nozon, dans la région d'Orbe, a débordé.
Dans la plaine de l'Orbe, les terrains sont gorgés d'eau.



A Yverdon-les-Bains, les terrains de la plage et du camping,
inondés lundi, ont été sécurisés. «Nous avons enlevé tout ce qui
pouvait être tranchant ou dangereux», a expliqué mardi Marc-André
Burkhard, municipal des travaux de la ville.



La situation s'est détendue à Bâle, où la navigation sur le Rhin,
interdite 24 heures plus tôt, a été rouverte dans la nuit de lundi
à mardi.



Dans le canton d'Argovie, le niveau des cours d'eau est certes
encore élevé, mais il n'y a pas eu de nouvelles inondations. Dans
celui de Zurich, le niveau est stable voire en baisse, sauf pour le
Greifensee, qui a continué de monter durant la nuit. Le chemin des
rives a été partiellement inondé.

Trafic perturbé

Plusieurs routes et voies ferrées sont
encore fermées. Dans le canton de Vaud, la circulation restait
interrompue mardi sur les deux lignes ferroviaires régionales
coupées lundi par des éboulements. Sur l'axe Lausanne-Payerne, des
bus devraient remplacer les trains entre Ecublens-Rue et Moudon
jusqu'au 20 avril.



Sur la ligne Fribourg-Payerne, les trains n'ont pas non plus
circulé entre Fribourg et Grolley. Lundi un arbre était tombé sur
cette voie et un éboulement avait fait dérailler un train.



Plusieurs routes secondaires restaient encore fermées dans les
cantons de Fribourg et de Vaud - dans la Broye, le Vully et le
Gros- de-Vaud , de même que le quartier des Roches à Vallamand
(VD).



Mardi matin, le ferroutage des voitures a dû être interrompu
durant plusieurs heures à l'Oberalp en raison des fortes chutes de
neige et des risques d'avalanches. La liaison ferroviaire entre
Andermatt (UR) et Tschamut (GR) a connu le même sort.



agences/st

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Normalisation en Allemagne

Le niveau de l'Elbe continuait de baisser lentement mardi dans le nord de l'Allemagne où la situation restait cependant tendue et la petite ville d'Hitzacker inondée, dans l'attente d'un retour à la normale attendu dans les prochains jours.

Des milliers de secouristes, dépêchés dans la région pour renforcer les digues avec des milliers de sacs de sable, ont continué à se relayer sans interruption pendant la nuit de lundi à mardi.

A Hitzacker (Basse-Saxe), ville à quelques dizaines de kilomètres au sud-est de Hambourg, dont le centre historique en briques rouges est toujours totalement inondé, la crue a atteint un niveau de 7,49 m. Dans cette ville qui n'est pas protégée par des digues permanentes, le niveau du fleuve se situe normalement à 2,75 mètres.

Maraîchers touchés

- Déjà affectés par les frimas de mars, qui ont retardé leur production de deux semaines, les maraîchers souffrent maintenant des fortes pluies de ces jours. Dans le Seeland, les champs sont inondés. Les pertes de production pourraient atteindre jusqu'à 50%.

- L'inquiétude est considérable dans le Seeland fribourgeois et bernois, comme le montre un sondage du Service alémanique d'information agricole LID. Si les légumes passent plus de 24 heures dans l'eau, ils se noient.

- Selon les domaines, les choux-fleurs, les brocolis et les salades sont particulièrement menacés. Les pommes-de-terre précoces, qui ont déjà un mois de retard cette année, risquent de pourrir dans le sol.

- Même avec une rapide amélioration des conditions climatiques, les maraîchers ne pourront plus guère rattraper le retard, a indiqué le LID. Les deux semaines perdues le resteront.

- Pour les producteurs indigènes, le coup est dur car à cette période les légumes d'importation sont sur le marché. Et cela s'aggraverait encore si le temps mouillé se maintenait: les légumes suisses arriveraient avec un mois de retard sur les étals.