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Les services de streaming doivent être réglementés, selon la Confédération

Comment se retrouver dans la jungle des offres streaming TV? [Depositphotos - Pixinooo]
Les services de streaming doivent être réglementés, selon la Confédération / Le Journal horaire / 1 min. / le 28 janvier 2020
Faut-il réglementer Netflix ou Spotify? La Commission fédérale des médias répond "oui". Dans un rapport publié lundi, elle émet 17 recommandations pour que les médias audiovisuels traditionnels et internet jouent à armes égales.

Les services de streaming concurrencent sérieusement la radio et la télévision. Un quart de la population suisse et même le 60% des 15-24 ans consomment des contenus sur les diffuseurs numériques Netflix ou Spotify, véritables aspirateurs à publicité et dotés de très gros moyens. Les contenus des médias sont par ailleurs toujours plus souvent consultés sur des plateformes comme Facebook, TikTok ou encore YouTube.

La Commission fédérale des médias (COFEM), une commission consultative d'experts indépendants nommés par le Conseil fédéral, demande donc que les règles du jeu soient les mêmes pour tous.

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Des moyens de se démarquer

Pour la commission, la SSR continuera à avoir besoin d'un financement stable, ainsi que d'un mandat de prestations l'obligeant à diffuser ses propres productions, car des programmes d'information, d'éducation et de culture doivent être garantis.

Mais les chaînes commerciales devraient elles aussi se conformer aux normes sur la protection des mineurs, respecter un quota de 30% de contenu européen ou encore investir 4% de leurs revenus dans le cinéma helvétique. En se profilant avec leurs propres productions, elles pourraient ainsi faire face à l'offre de plateformes comme Netflix. Les diffuseurs suisses pourraient aussi essayer de placer leurs production sur ces mêmes plateformes.

Soutien direct au journalisme

Autre recommandation face à Facebook ou YouTube: il faut un soutien direct - indépendant de l'Etat - au journalisme, quel que soit le canal de distribution. Pour la COFEM, c’est la garantie d’une information démocratique et de qualité.

La commission précise en outre que les subventions publiques, des incitations fiscales pour les dons aux médias et des déductions fiscales pour les abonnements à des produits rédactionnels sont également envisageables.

Julie Rausis/jvia avec ats

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"Des médias comme les autres"

Pour François Besançon, vice-président de la Commission fédérale des médias (COFEM), il est indispensable de soumettre les plateformes de streaming aux mêmes règles que les médias classiques, afin "d'éviter d'assécher la capacité de production des médias traditionnels".

Invité dans l'émission Medialogues de la RTS samedi, il explique que ces nouveaux venus sur le marché sont tout à fait comparables aux médias de l'ancien monde: "Ils produisent ou sélectionnent des contenus, puis les adressent au public. Ils font exactement le même métier".

A ses yeux, les contenus médiatiques ont simplement changé de business model. Auparavant, les journaux, les radios et les télévisions étaient à la fois producteurs et distributeurs de leurs contenus, avec une maîtrise d'un bout à l'autre de la chaîne. Aujourd'hui, le distributeur a changé. "L'audience d'un titre médiatique, son lecteur, son téléspectateur appartient désormais à celui qui distribue son contenu", constate François Besançon.

>> Ecouter son interview complet dans Medialogues samedi:



Propos recueillis par Antoine Droux
Adaptation web: Vincent Cherpillod