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Appel à la lutte contre l'islamophobie

Pour les jeunes, l'Islam n'est pas forcément synonyme de fermeture.
L'amalgame entre foulard islamique et extrémisme entre autres dénoncé
Inquiète, la commission fédérale contre le racisme a lancé vendredi un appel à la lutte contre l'islamophobie ambiante qui règne en Suisse, demandant à la population, à l'économie et aux autorités d'être tolérants.

Cet appel concerne notamment la construction d'édifices
religieux et le domaine scolaire. «La discrimination en raison de
la confession musulmane est un fait», selon la commission. La
situation politique mondiale a fait des musulmans de Suisse - 340
000 personnes originaires de plus de 100 pays - «les nouveaux boucs
émissaires dans le débat public.»

«Tous différents - tous égaux»

Et de critiquer le «rabâchage constant» sur leur manque
d'intégration ou l'amalgame entre foulard islamique et extrémisme.
Forte de ce constat, la commission a présenté vendredi à Berne une
prise de position montrant les mécanismes de discriminations des
musulmans dans la vie de tous les jours. L'analyse est accompagnée
de recommandations, dans le sens du slogan «Tous différents - tous
égaux».



Outre un engagement actif contre les préjugés, le respect des
obligations légales et la reconnaissance juridique des communautés
musulmanes, des améliorations dans des domaines spécifiques comme
les constructions sont demandées. Pour la commission, aucune autre
minorité ne jouit d'aussi peu de compréhension à l'égard de ses
besoins en matière de lieux de culte. La controverse autour du
minaret de Wangen (SO) en est un exemple.

Faire face à la pression populiste

Ainsi, le règlement des constructions et les plans de zone
doivent être interprétés «avec souplesse» pour permettre la
création de centres religieux et de bâtiments de culte. Dans ce
contexte, la commission en profite pour encourager les autorités à
ne «pas plier devant la pression populiste». Les règlements sur les
cimetières, eux, doivent être modifiés de sorte que les musulmans
puissent être enterrés selon leurs rites dans les cimetières
publics. Leur ouverture aux besoins d'autres minorités religieuses
doit aussi être discutée.



ats/hof

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La religion en question

La commission est par ailleurs favorable à la création de chaires d'enseignement des sciences religieuses islamiques dans les universités publiques.

De manière générale, la scolarité doit être adaptée à la réalité multireligieuse, ce qui peut toucher l'organisation de l'école, l'enseignement, les programmes, les moyens didactiques et la conception des disciplines.

Il faut encourager sans discrimination l'enseignement religieux dans les locaux de l'école en prévoyant l'infrastructure nécessaire.

L'égalité de traitement de toutes les religions doit être garantie dans l'octroi de dispenses et la mise en oeuvre d'une réglementation des jours fériés.

Médias interpellés

Les médias sont aussi dans la ligne de mire. La commission aimerait qu'ils évitent les stéréotypes et les formulations reflétant un soupçon collectif à l'encontre des musulmans.