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La fin du taux plancher, il y a cinq ans, fait toujours mal aux entreprises

Le franc fort est devenu la hantise des entreprises suisses d'exportation. Exemple à Moutier.
Le franc fort est devenu la hantise des entreprises suisses d'exportation. Exemple à Moutier. / 19h30 / 2 min. / le 22 janvier 2020
Le 15 janvier 2015, la BNS abandonnait le taux plancher fixé à 1.20 CHF pour un euro. La nouvelle a fait l'effet d'un électrochoc pour l'industrie d'exportation, qui parlait de trahison. Aujourd'hui, le franc fort pèse toujours sur les entreprises, notamment sur Tornos à Moutier.

"Le franc fort pèse sur l'industrie", a constaté mercredi le président de la chambre d'économie publique du Jura bernois Patrick Linder. Selon lui, il rogne les marges des entreprises, ce qui pèse sur l'innovation. Cette dernière est pourtant "un investissement nécessaire pour rester compétitif", a-t-il analysé dans le 19h30 de la RTS.

Ces investissements, l'entreprise Tornos, basée à Moutier, en a besoin. Active dans la machine-outil, elle est un pilier de l'économie de l'arc jurassien. Aujourd'hui, elle cherche des débouchés. Spécialisée dans le secteur automobile, elle a affronté de plein fouet les incertitudes sur le marché des moteurs diesel, électriques ou hybrides. Conséquence: la valeur de ses entrées de commande a passé de 245 millions en 2018 à 135,5 millions en 2019 (-44,7%). "Nous devons petit à petit changer notre vision, nous diversifier pour aller vers le marché médical dentaire", estime le directeur financier de l'entreprise, Bruno Edelmann.

"Un stimulant pour l'innovation"

Les entreprises exportatrices suisses doivent affronter une économie mondialisée en pleine mutation, marquée par la digitalisation et l'arrivée de nouvelles technologies. Franc fort, baisses des marges et besoins d'investissements: une quadrature du cercle qui ressemble à un exercice périlleux.

Mais si la parité du franc et de l'euro pèse toujours sur les entreprises, on a aussi observé "une résilience plutôt inattendue de l'industrie suisse", a rassuré le secrétaire général de l'Union industrielle genevoise Nicolas Aune sur le plateau du 19h30. "En 2015, il y avait un effet de surprise qu'il n'y a plus maintenant. Les entreprises ont appris à anticiper davantage (...) pour contrer ce manque de productivité". Pour lui, cette crise a aussi été un stimulant pour l'innovation et une manière de mesurer la résilience et la flexibilité de l'industrie suisse.

>> Ecouter son analyse dans le 19h30 :

Éclairage de Nicolas Aune, Secrétaire général de l'Union industrielle genevoise
Éclairage de Nicolas Aune, Secrétaire général de l'Union industrielle genevoise / 19h30 / 2 min. / le 22 janvier 2020

Serge Mérillat/vic

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Mesures de chômage partiel chez Tornos

Pour faire face au recul de son chiffre d'affaires l'an dernier, Tornos va demander des mesures de chômage partiel à compter de mars auprès de l'Office cantonal de l'économie bernoise.

"Le manque à gagner dans l'industrie automobile s'est également traduit par un mix de produits plus défavorable. Par ailleurs, les coûts de stockage ont augmenté, en raison notamment du transfert d'une part importante des stocks à Moutier", relève l'entreprise spécialisée dans la machine-outil.

Le groupe prévôtois se réjouit toutefois de la bonne évolution de l'activité dans les techniques médicales et dentaires ainsi que dans l'industrie électronique. Ses chiffres détaillés seront présentés le 9 mars.

ats/vic