Publié

Entre les Suisses et le fast-food, une véritable love story

Le fast-food progresse en Suisse malgré les tendances vers une alimentation plus saine.
Le fast-food progresse en Suisse malgré les tendances vers une alimentation plus saine. / 19h30 / 3 min. / le 28 novembre 2019
Avec l'ouverture prochaine d'un troisième restaurant Five Guys, les chaînes de fast-food sont en nette progression en Suisse romande. Comment expliquer un tel engouement à une époque où la tendance est au sans viande, sans gluten et sans sucre?

Bon marché, facile à déguster et accessible à toute heure, le burger est plébiscité par les Suisses. A l'image de l'aire de restauration du Chablais sur l'A9 où seul McDonald's s'est porté repreneur d'une arcade qui est auparavant restée fermée pendant plusieurs mois.

Tous les jours en Suisse, 270'000 personnes mangent au McDonald's. Soit autant que de téléspectateurs quotidiens du 19h30 de la RTS. Loin devant Burger King et ses 61 succursales, Subway (50), Domino's Pizza (22), Holy Cow (9) ou encore Ingelwood (5), McDonald's reste le leader incontestable du marché avec ses 170 restaurants à travers la Suisse. Son rythme de croissance est d'environ deux nouvelles ouvertures par an.

Pour Béatrice Montserrat, porte-parole de McDonald’s Suisse, ce succès s'explique par le fait que la maison du Big Mac est pionnière en Suisse. "Premièrement, cela fait plus de 40 ans que nous sommes là. Et deuxièmement, McDo est resté fidèle à son métier de base, le burger, mais tout en le réinventant", estime la responsable.

Qu'en pensent les consommateurs? Sur l'aire de restauration du Chablais, l'un confie à la RTS qu'il s'est retrouvé chez le roi du fast-food pour ne pas avoir à sortir de l'autoroute pour manger. Alors qu'un autre lâche "qu'il faut bien s'alimenter", sans avoir suffisamment de temps pour bien le faire.

>> Voir aussi l'interview du Dr. Idris Guessous des HUG :

Essor des fast-foods en Suisse: les précisions du Dr. Idris Guessous.
Essor des fast-foods en Suisse: les précisions du Dr. Idris Guessous. / 19h30 / 1 min. / le 28 novembre 2019

Quand la qualité nutritionnelle devient un argument de vente

Autre lieu, autre système. Chez Subway chacun compose son sandwich à sa manière. En état de mort clinique il y a quelques années, l'enseigne jaune et verte a depuis ressuscité aux quatre coins de la Suisse. Avec un argument de vente: la nutrition.

"Si vous demandez un sandwich avec plein de sauces, c'est sûr qu'il ne sera pas très sain", admet Markus Schenk, responsable du développement des franchises Subway en Suisse romande et au Tessin. "Mais si vous privilégiez l'huile d'olive et le vinaigre, avec de la salade et des légumes dans un pain complet, vous pouvez manger très sainement et vous n'aurez pas à nouveau faim dans deux heures", avance-t-il.

Avec trois ouvertures en 2019, la chaîne américaine compte bien garder le même rythme à l'avenir. Pour ce faire, il lui faut non seulement trouver des personnes motivées et capables de gérer une franchise, mais aussi et surtout des locaux bien situés.

Markus Schenk demeure optimiste et il a de quoi. La recette de Subway fonctionne si bien qu'au niveau mondial, la chaîne est passée devant McDonald’s depuis 2011, notamment en Asie et en Amérique du Nord.

De nouveaux arrivants sur le marché

Malgré les nombreuses chaînes déjà présentes en Suisse, un nouvel acteur fait sa place sur le marché helvétique: Five Guys, le burger préféré de Barack Obama. Depuis que l'ancien président américain s'est fait filmer en train de passer une commande en 2009 dans un restaurant de la chaîne, l'enseigne jouit d'une croissance affolante.

Après un premier restaurant ouvert à Genève il y a un an, deux ouvertures sont prévues mi-décembre. L'une dans un autre quartier genevois et l'autre à Lausanne, dans une énorme surface restée vide depuis près de trois ans sur l'incontournable place Saint-François. Et dix autres nouvelles enseignes sont encore prévues en Suisse dans les cinq prochaines années.

La stratégie marketing de Five Guys? Se déclarer dénué de congélateur, donc n'offrant que des produits frais. La chaîne américaine ne considère d'ailleurs pas faire de la restauration rapide car l'attente pour un sandwich s'élève à 15 minutes. L'avenir du burger passerait-il par la slow food?

Cecilia Mendoza

Publié

La culpabilité face au fast-food? Un sentiment peu présent

La mode de la nutrition saine et respectueuse de l'environnement a-t-elle modifié les comportements des Romands? Selon un sondage mené sur RTSinfo.ch avec 5373 participants, 69,3% des répondants ne ressentent aucune culpabilité à l'idée de manger au fast-food, ni pour leur santé ni pour l'environnement.

Le sentiment de culpabilité diminue avec l'âge (37,7% des répondants de moins de 21 ans disent se sentir coupables, 37,8% chez les 21 à 30 ans, 33,6% de 31 à 40 ans, 27,8% de 41 à 50 ans, 16,7% de 51 à 60 ans, 14,3% pour les 61 à 70 ans, 13,2% pour les 71 à 80 ans, contre 26,1% chez les plus de 80 ans). Parmi ceux qui se sentent coupables, les moins de 21 ans sont les plus nombreux à citer les raisons écologiques (à 35,9% contre 15% chez les 71 à 80 ans). Mais dans toutes les classes d'âge, la santé préoccupe en premier lieu.

Toutes les classes d'âge se disent sensibles à la provenance suisse des aliments (69,1%), devant les menus à prix cassés (13,6%), l'offre de burgers végétariens (8,7%) et l'offre de salades (8,7%).

L'argument n°1 pour se jeter sur un burger? La rapidité de service (26,1%), suivie par le goût du gras (22,6%) et en troisième position les heures d'ouverture (21,2%), ont répondu les internautes à ce questionnaire non-représentatif.

Le revenu et le genre semblent par ailleurs jouer un rôle. Les répondants touchant moins de 50'000.- par an sont 33,6% à aller plus d'une fois par mois au fast-food, contre 21% chez les personnes touchant plus de 200'000.-. Les hommes sont 33,8% à y aller plus d'une fois par mois, contre 22,4% des femmes, et 25% des personnes non-binaires.